James regardait ce petit être qu’il tenait dans ses bras. Si fragile, à peine sur terre depuis quelques heures, pourtant il sentait à quel point son monde était bouleversé.
Lily dormait déjà depuis quelques temps, ses longs cheveux roux ornaient l’oreiller rebondi en plumes d’oies, son souffle régulier troublait le calme de la journée. C’était 15 heures, mois d’août, entre l’heure de la sieste et l’atmosphère lourde de pré-orage, le silence régnait dans l’hôpital de Sainte Mangouste.
Le bébé contre lui bougea, il le regarda faire avec émerveillement secouer ses petits bras potelées puis finalement trouver la position idéal contre le torse nu de son père, et se rendormir.
Seul dépassait des draps, une touche de cheveux noirs, indisciplinés.
*****
— Hikes et Spark, vous ne me lâchez pas Smith et Londubat. Mais vous ne m’oubliez pas Spincer ! Vous êtes nos ombres dès qu’on a le souafle, on connaît le jeu des Serpentard, pas besoin de vous rappeler qu’ils sont fourbes.
— Pas tous, grogna Smith.
— Qu’importe, tu ferai moins le malin si l’un de nous se retrouve à l’hôpital, répliqua James sèchement. Bon, Hikes, Spark, c’est compris ?
Les deux batteurs hochèrent de la tête et tout le monde s’envola pour reprendre le match. Deux buts après, Spincer attrapait le vif d’or, signant la victoire de Gryffondor, ainsi la Coupe de Quidditch, et ce pour la deuxième année consécutive. Depuis que James était capitaine en fait.
— Alors le Héros du Quidditch, ça va ? dit Sirius en venant lui ébouriffer les cheveux déjà fort indisciplinés alors qu’il sirotait un whisky pur feu pour fêter cette victoire.
James allait répondre, mais une jeune fille passa dans son champs de vision, lui faisant perdre le fil de sa pensée.
— Cornedrue ?
— Oui, oui…
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Elle venait dans sa direction, toute jolie dans sa tenue de moldue. James n’y connaissait pas grand chose, mais il aurait juré avoir déjà vu ce genre de boots à lacets aux pieds de l’adolescence rebelle de Londres.
— Salut, fit-elle visiblement un peu gênée ou timide, il ne savait pas trop.
— Salut, on y va ?
Elle lui emboita le pas poliment. Ok, c’était de la timidité, elle ne parlait pas. Vite un sujet de conversation.
— Les potion, c’est comme de la cuisine non ?
— Tu dis ça parce que je suis une fille ?
Loupé. Il passa une main dans ses cheveux dans un geste nerveux.
— Non, c’est juste que tu aimes les potions il me semble, Slughorn ne cesse de tarir d’éloges à ton égard. Et puis tu es moldue, tu as forcément dû apprendre à cuisiner. Je cuisine avec ma mère, à la moldue je précise, et j’adore voir comment avec de la farine, des oeufs et du lait comme base, on peut avoir une multitude de choses différentes…
Il prit une bouffée d’air, passa une main dans ses cheveux et vérifia du coin de l’oeil qu’elle n’était pas sur le point de partir. À sa grande surprise elle le regardait avec un air fort surpris et même un petit air amusé sur le visage.
— Tu cuisines toi ?
— Heu oui, ça t’étonne ?
Comme toute réponse elle sourit avec tellement de malice dans le regard qu’il sentit son coeur faire un bon. Il s’apprêtait à passer une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, mais ils devaient déjà être bien indisciplinés, pas besoin d’en rajouter. Et finalement il marchait avec Lily Evans, c’était leur premier rendez-vous, tout irait bien…
*****
Leurs souffles se mêlaient, leurs mains se caressaient, leurs corps s’unissaient. Plus rien ne comptait que lui et Lily, l’un contre l’autre.
— Tu es si belle, dit-il admirant ses yeux verts émeraude.
Elle sourit, toujours flattée de ses compliments. Puis, elle passa sa mains dans ses cheveux, rigolant quand elle réalisa qu’ils étaient encore plus décoiffé qu’avant le début de leurs ébats.
— Ils ne se coiffent donc jamais ?
Il secoua la tête, un air malicieux sur les lèvres ce qui la fit rire de plus belles.
— Je peux tenter de les aplatir, mais à quoi bon ?
— Tu passais ta main constamment dans tes cheveux à Poudlard, ça me rendait folle.
— J’y peux rien si ils sont indisciplinés ! répliqua t-il, un air faussement indigné sur le visage.
— Ne me fais pas croire que c’était l’unique raison.
Son regard vert eut raison de lui, il l’embrassa et, blottit tout contre elle, puis confessa : « ok j’étais qu’un petit gamin immature. »
Elle rigola et l’embrassa de plus belle quand il ajouta : « mais ça, c’était avant, non ? »
Presque.
Sauf que maintenant, elle était tombée amoureuse du gamin, et qu’il n’y avait nulle part ailleurs où elle souhaitait être, autre que dans ses bras. Mais ça… C’était son secret.
*****
James repensait à tout ses moments de son histoire avec Lily. Comment son coeur s’était serré quand Lily était apparue en robe blanche pour leur mariage. Quand elle avait dit pour la première fois « je t’aime » juste après l’amour. Quand elle avait sourit à une de ses blagues, une fois qu’il avait changé de comportement, c’était la septième année, ils ne se battaient pas encore, c’était un autre monde.
Ces dernières années avec l’Ordre avaient été mouvementés, il y avait eu des moments de doutes, de peurs, de joies, de tristesses… Ils avaient tout affronté ensemble, quoiqu’il arrive.
Maintenant ils commençaient une nouvelle histoire avec ce bout de chou qui dormait contre lui. Avec ses cheveux noirs de jais, Harry Potter dormait dans les bras de son père.
Tout irait bien.