Titre : La colère de Viktor
Défi (scénaristique ou stylistique) : Scénaristique 21h (la révolte)
Fandom : HP
Nombre de mots : 1066
Personnages : Viktor Krum
Rating : TP
Il y a eu le temps du choc, puis il s’est effondré comme si son corps avait compris avant lui qu’il ne pouvait le supporter.
Enfin, la nouvelle de la fuite d’Igor Karkaroff à son réveil a été la goutte déclenchant le raz-de-marée sur son esprit déjà au bord de la noyade.
A présent, Viktor sent la colère monter en lui, jusqu’à le submerger complètement. À côté de lui, ses amis l’observent avec inquiétude et leurs regards sont comme autant de coups de poignard.
Soudain il cède. Les mots, les injures sortent pèle-mêle sans qu’il ne puisse les contrôler dans des hurlements presque inarticulés.
Autour de lui c’est la panique car aucun de tous ces gars ne sait comment le maîtriser, il entend vaguement qu’on appelle à l’aide et la couleur parme d’une étoffe passe brièvement devant ses yeux.
Une femme vient d’entrer et il la reconnaît, c’est celle qui était avec Igor Karkaroff, son directeur honni, dans les gradins du tournois.
Une main se pose doucement sur son épaule, sans se retirer bien qu’il continue à tempêter et crier. Peut-être même insulte t-il la femme qui se trouve à côté de lui, aveuglé par la rage comme il l’est.
Pourtant elle reste à côté de lui, debout et totalement inébranlable. Combien de temps cela dure t-il ? Dix minutes ? Une heure ? Il ne le sait pas vraiment mais lorsque les premières larmes commencent à couler sur son visage, il est épuisé et a le souffle court.
Enfin, il s’effondre à nouveau sur sa couchette, frissonnant et le corps secoué de sanglots qu’il ne peut arrêter, si honteux à l’idée que ses camarades le voient ainsi qu’il se tire les cheveux à le les en arracher et se gifle pour tenter de se reprendre.
De son autre main, la femme l’arrête et lui murmure d’une voix douce :
- Votre fureur a fait fuir tous les hommes de ce bateau, il n’y a ici que moi et une de vos camarades. Les autres sont en train de faire une manœuvre.
Étrangement, il se sent soulagée à défaut de mieux et sa respiration s’apaise un peu. Cependant il lui fait encore un long moment avant de parvenir à parler d’une voix intelligible :
- Qui êtes-vous ? Pourquoi étiez-vous avec cet enfoiré de mangemort ?
Malgré lui, et malgré la sollicitude de cette femme, son ton est accusateur.
- Je m’appelle Athénaïs, répond t-elle cependant avec douceur. Je sortais avec Igor Karkaroff, mais je crois bien qu’à présent c’est fini…
Oui, tout est fini pour lui pense Viktor. Sa fuite ne le sauvera pas si Celui Dont on Ne Doit pas Prononcer le Nom le cherche.
- Qu’il crève, s’entend t-il murmurer avec colère.
Pourtant, lui-même pleure encore et son corps frissonne toujours. C’est que ce bateau est toujours aussi glacial.
Comme si elle avait deviné son inconfort, Athénaïs ôte sa propre cape et lui enroule autour des épaules. Sa camarade, Marta qu’il reconnaît enfin, lui tend un gobelet :
- Un peu de potion calmante ? Lui propose t-elle de sa voix aiguë.
- Merci… A t-il la force de souffler.
Il boit aussitôt, Marta est la meilleure potionniste de toute l’école et elle a le don de fabriquer d’excellents remèdes. Cette fois-ci ne fait pas exception puisque, après simplement quelques secondes, son esprit semble se décongestionner un peu et gagner en cohérence. Ses tremblements de rage se réduisent et il parvient enfin à dire ce qu’il a sur le cœur :
- Je… J’ai jeté un doloris, avoue t-il honteux. Sur Cédric Diggory… Je ne sais pas ce qui m’a pris mais je…
- Une force vous y a obligé et vous n’avez pas pu résister ? C’est cela ? Lui demande la femme.
- Oui, avoue t-il. Je mérite au moins Nurmengard, pas vrai ?
- Vous étiez sous imperium Viktor, lui répond Athénaïs. Rien ne peut être retenu contre vous.
- Il n’empêche que je me suis conduit comme un monstre ! S’écrie t-il. Diggory… C’était le meilleur de nous tous, il méritait de gagner… Et moi j’ai fait ça… Et il est mort…
A présent les larmes coulent à nouveau, rageusement. Marta lui étreint doucement l’épaule :
- Tu n’as pas tué Cédric Viktor, murmure t-elle. Tu es innocent.
Athénaïs renchérit :
- Je sais qu’Igor Karkaroff s’est conduit comme le dernier des lâches, et lui mérite clairement d’être blâmé. Mais vous Viktor, vous n’avez strictement rien à vous reprocher. Vous avez été soumis à un impardonnable qui ne vous laissait aucune chance. Le vrai coupable est celui qui vous l’a jeté et cet homme a été arrêté.
Viktor baisse la tête, il sent la culpabilité continuer de le mordre malgré tout. A vrai dire, à cet instant, il se sent terriblement seul et démuni. Ses parents sont loin et il leur a interdit hier de venir, de peur que sa réputation n’en prenne un coup de plus.
A présent il voudrait juste serrer sa mère dans ses bras. Sauf que c’est impossible.
C’est pour ça qu’il en est si reconnaissant à Athénaïs en fait, juste parce qu’elle reste près de lui, qu’elle lui offre la sécurité d’une présence adulte :
- Vous, demande t-il en pleurant. Pourquoi êtes-vous restée ?
- Pourquoi serais-je partie ? Lui répond t-elle. Igor Karkaroff a fui plutôt que d’accepter d’aider le directeur de Poudlard. Il m’a abandonnée comme les autres, bien que je n’ai jamais attendu autre-chose de lui. Et puis, Albus Dumbledore, même s’il sait que les élèves de Durmstrang sont autonomes, m’a demandé de veiller sur vous et de vérifier que vous n’ayez besoin de rien. Je resterai jusqu’à votre départ de Poudlard.
Viktor acquiesce et elle ajoute :
- En parlant du directeur de Poudlard, il m’a dit de vous accompagner auprès de lui une fois que vous seriez en état de le rencontrer. Il souhaite discuter avec vous.
- Il veut me questionner ? Demande Viktor soudain effrayé.
- Peut-être un peu, répond t-elle. Mais ce n’est pas dans une démarche d’accusation ou pour vous reprocher quoi que ce soit, au contraire. Je pense qu’il s’inquiète pour vous et qu’en temps qu’hôte, il veut surtout voir comment vous allez.
Viktor sent son ventre se tordre. Il a peur d’affronter le directeur de Poudlard, le plus grand sorcier de cette époque, surtout après ce maléfice qu’il a lancé à Cédric.