wow c'est chaud d'écrire deux textes en une heure
va falloir que je les retouche ->
Titre : L'autre vie
Thème (écrit, image, citation ou musique) : Retrouvailles
Fandom : HP
Nombre de mots : 937
Personnages : Wilkes, Rosier
Rating : aucun
— Tu m’entends ?
Aucune réponse, seul un écho.
— Heho ? T'es là ?
Toujours rien, si ce n’est le son de sa voix qui lui revient tristement.
— Dis-moi que ça a fonctionné, Merlin. Edward ? T’es là ?
Et pendant plusieurs heures, un temps infini en somme, c’est le noir absolu. Il ne voit rien, n’entend rien, sauf ses mots à lui qui bataillent dans son cerveau. « Où es-tu, putain de merde, c’était quoi ton plan à la con, pourquoi tu n’es pas là ».
Et Evan de s’enrager, seul dans son coin. Et Evan de ne pas trouver de réconfort, et Evan de jurer, de s’emporter. Evan n’a plus la patience d’antan, Evan a trop attendu.
— Putain mais réponds-moi, c’est pas drôle du tout. Je sais que ça te fait marrer de te foutre de moi, je sais qu’on ne se doit rien, et que, d’ailleurs, il y a quelques heures, tu faisais encore comme si je n’étais rien, et je ne suis rien, mais putain de merde, Wilkes, réponds-moi !
la situation se répète, plus rien ne vient, aucune riposte.
— Est-ce que c’est ça, l’enfer ? finit-il par sérieusement se demander.
Être tout seul, dans le vide, et hurler à plein poumons un amour qui ne viendra jamais, est-ce que je suis mort ?
C’est au bout d’un long moment, impossible à mesurer, qu’il l’entend.
« Rosier ». La voix est faible, presque saturée. Ça le réveille de son sommeil. « Wilkes », l’appelle-t-il. Jamais deux noms ne se sont si bien accordés. Wilkes et Rosier.
— Où es-tu ? Ça fait cent ans que je te cherche.
— Tu rigoles ? J’ai pas arrêté de crier ton nom, tu ne m'as jamais répondu.
— Je ne t’entendais pas idiot.
— Alors ça a fonctionné ?
— On dirait bien que ça a fonctionné.
Il ne le voit pas mais il entend le sourire dans la bouche de Wilkes et c’est tout ce qui suffisait pour l’égayer.
— Pourquoi je ne te vois pas ?
— Je ne sais pas.
— Tu me vois, toi ?
— Non. Le défi, maintenant, c’est de se retrouver.
— Comment ça ?
— Si on se retrouve, on pourra sortir d’ici, si j’ai bien compris.
— Si tu as bien compris quoi ?
— La voix de la femme.
— Putain je comprends rien à ce que tu racontes.
— C’es pas étonnant, tu ne comprends jamais rien.
— Tu ne vas pas déjà commencer à m’emmerder.
— Moi je t’emmerde ?!
Wilkes rit plus franchement cette fois.
— Dis-donc, mon cher Evan, ça se lâche à ce que je vois.
— Mais tu ne vois pas donc tu n’en sais rien.
— Très drôle. Utilise plutôt tes deux neurones pour venir à moi.
— Et pourquoi tu ne viendrais pas à moi ?
— Mais c’est ce que je fais, imbécile. Ce sera plus rapide si tu t’y mets aussi.
— Et comment fait-on ?
— Suis ma voix. Elle sera de plus en plus distincte.
* * *
C’est ainsi que commença une route de plusieurs années. Il était impossible de dire combien de temps exactement. Simplement, le temps avait longuement passé. Ils continuaient de s’interpeller tous les jours, leur relation devint plus solide. Ils se confièrent des choses dont ils n’avaient jamais parlé auparavant. Et ils marchèrent, contre vents et marais, dans l’espoir fou de se retrouver. Les voix se faisaient plus proches, si bien qu’ils pensèrent souvent être à côté sans se regarder, mais ce n’était jamais avéré.
— A ton avis, on est où ?
— Je n’en sais rien.
— Tu ne sais pas où tu nous as envoyé ?
— Non.
— Mais tu
— Tais toi, Rosier. J’ai utilisé une vieille magie, très noire, et surtout très interdite. Pas la peine de
— Mais je ne comprends pas : sommes-nous vivants ?
— Bonne question.
— Tu sais, c’est drôle, j’ai presque oublié à quoi je ressemblais.
— C’est hilarant.
— Mais je n’oublie pas ton visage à toi. Cela, je ne l’oublierai jamais.
Wilkes ne répondit pas et Rosier sut qu’il été touché.
* * *
Donc, c’est au bout d'un long périple qu’ils se retrouvent enfin. La rencontre est émouvante. Ils ne parlent plus, ils n’ont pas parlé depuis quelques heures au moins. Ils savaient que la fin était proche. Ils se sentent et se devinent longtemps avant de l’exprimer. Et très doucement, leurs mains se frôlent. Ils se sont trouvés.
Le trouble les saisit, ça fait si longtemps maintenant. Ils se prennent dans les bras avec un réel émoi. Et Wilkes murmure « Enfin » et Rosier lui réponds « Tu vois », Wilkes ne sait pas ce qu’il voit, d’autant qu’il ne voit pas, et que Rosier non plus, mais il s’en moque, il est heureux.
Naturellement leurs lèvres s’unissent et à ce contact électrisant, leurs yeux reprennent service : ils se regardent comme pour la première fois.
Le temps a passé et ils n’ont plus vingt ans. Des poils ont poussé sur le menton, les yeux se sont creusés, ils ne ressemblent plus beaucoup à autrefois, mais ce sont toujours eux. Ils se contemplent et sont joyeux. Les mots peinent à sortir tellement l’émotion est forte.
Main dans la main, ils sont désormais unis pour la vie. Un pacte les a assemblé et rien ne pourra les séparer.
« Tu es prêt ? » demande Wilkes. Rosier est prêt, il a les larmes aux yeux et le cœur battant. Il hoche la tête et Wilkes annonce alors d’une voix déterminée « On peut y aller ».
Titre : Rêve irréalisable
Thème (écrit, image, citation ou musique) : citation Coluche
Fandom : HP
Nombre de mots : 772
Personnages : Wilkes, Rosier
Rating : aucun
« Nous ne parlerons jamais de ce qui vient de se passer. C'était une terrible erreur. Si un jour, tu évoques cette nuit à nouveau, je te promets que j'utiliserais le Doloris pour te faire taire, et sans aucun scrupule. J'aime les femmes. Toi, t'es juste un pote. »
Les mots résonnent dans sa tête et c’est avec la gorge nouée qu’il se prépare et retourne aussi discrètement qu’il le peut direction le château. La lettre l’a retardée, il n’a pas le temps de manger. Il court jusqu’aux cachots où commence tout juste le cours de Potion. Slughorn le laisse entrer, il l’a toujours bien aimé. La place à côté de Wilkes lui a été réservée. Il s’y installe, le cœur battant à cent à l’heure.
« Salut », lui souffle-t-il, redoutant un rejet.
« Salut », répond l’autre comme si de rien n’était.
Le cours passe mais Evan ne peut pas se concentrer. Dans sa tête, les images de la veille, des baisers de Wilkes à son orgasme. Comment est-ce possible que quelques heures auparavant il perdait sa virginité avec l’homme qu’il aimait et que, maintenant, il assiste à un cours de potion et doive rester impassible ? Comment fait Edward ? Est-il si peu affecté par ce qu’ils ont partagé ? Peut-il vraiment être aussi détaché ? Cela le perturbe. Il ne sait même pas si Wilkes continuera à lui parler. Sa salutation était peut-être une simple politesse — même si Wilkes est loin d’être un homme de grande politesse.
Il subit la journée. Il est inattentif partout, si bien qu’Edward doit prendre les choses en main. « Ça te dit pas de m’aider ? » lui balance-t-il plutôt agressivement, alors que le chaudron commence à produire d’étranges sons « Ça y est, il me hait » pense Evan. « Il me hait et je ne peux rien y faire ».
Plus tard, dans la journée, cela le hante, il doit lui parler. Mais reviennent tout aussi vite que ce besoin urgent, les mots terribles inscrits sur la lettre « Si un jour, tu évoques cette nuit à nouveau, je te promets que j'utiliserais le Doloris pour te faire taire ». Evan est fou mais pas au point de recevoir le Doloris. Il sait qu’Edward ne s'en privera pas.
Toute la journée il se demande si Wilkes pense aussi à leurs ébats de la nuit passée, et s’il compte lui reparler comme avant. Wilkes est impénétrable.
— Wilkes ? lui demande-t-il dans le dortoir, à la fin des cours.
— Quoi ? répond l’autre en levant vers lui des yeux inquiets.
Il ne peut pas en parler. Il a bêtement espéré, l’autre nuit, que ses rêves allaient enfin se réalisaient, mais le problème des rêves c'est qu’ils sont faits pour être rêvés. Alors il remercie plutôt tous les grands serpentards qui l’ont conduit à réaliser un fantasme qu’il croyait irréalisable, et se contente du souvenir. Il se dit que c’est déjà ça, c’est miraculeux, il aura eu la première fois de Wilkes. Et c’est merveilleux.
— Euh, j’ai pas trop suivi en potions, tu pourras m’expliquer ?
Son meilleur ami semble soulager par la question. Evan sait qu’il était prêt à sortir les crocs, s’il avait dit les mauvais mots.
— Ouais, pas de soucis.
Alors c’est bon, c’est acté, il fait comme si de rien n’était. Rosier ne sait pas s’il est soulagé. Aurait-il préféré le rejet ? Non, certainement pas, mais au moins cela aurait signifié qu’il comptait. Maintenant, certes, il peut le côtoyer, mais comment feindre l’oubli ? Rosier est paumé. Ça ne change pas grand-chose à d’habitude, c’est vrai.
— Merci, chuchote-t-il, et il ne sait pas s’il le remercie pour les potions ou pour ne pas briser leur lien.
Ce double langage n’échappe pas à Wilkes. Il a presque un regard attendrissant qui devient dur en moins d’une seconde.
— C’est juste une explication, rien de très grandiloquent. Et puis, j’ai remarqué que tu étais à l’ouest. Ce serait quand même bien regrettable qu’un camarade fasse baisser la moyenne de la maison.
— C’est exactement ce que je me disais.
Rosier ment, évidemment, mais il sait que le mensonge est partagé. Il en est persuadé maintenant, Wilkes ne peut pas être indifférent, qu'il est dans le déni. Alors, peut-être, ces rêves ne sont pas si irréalisables, après tout, peut-être que ces rêves peuvent être réalisés.