Coucou à tous!
Les votes sont finis et je vais progressivement faire paraître les résultats!
En tout, 49 personnages ont été cités et le classement va de la trente-huitième place ex-aecquo avec 1 point à la première place avec plus de 300 points.
J'ai classé les personnages en trois catégories: mentions (moins de 10 points), mentions honorables et Top 10.
Et voici huit premières mentions ci-dessous! (attention c'est un peu long!)
Toutes les images appartiennent à Warner Boss
Mentions : 8 bonnes raisons de lire le livre :
Ces huit personnages qui ont été cités entre une et trois fois sont surtout développés dans les livres, voilà pourquoi ils représentent « 8 bonnes raisons de lire le livre ».
N°8 – Viktor Krum : 1 point / 1 vote - Place 38 ex-acquo
« A quoi serrrt-il d’êtrrre un joueurrr de Quidditch interrrnational si toutes les jolies filles sont déjà prrrises? »

Si le célèbre Viktor garde une belle place dans la Coupe de feu, sa personnalité est plus développée dans les livres que dans les films. Notamment sa célébrité, le traitement qu’elle lui vaut, son apparence physique, et la relation qu’il a avec Hermione.
Au fait, pourquoi s’est-il intéressé à elle en particulier ?
Les réponses du livre et du film ne sont pas les mêmes : Dans le film, Hermione est une fille sublime (oui, elle est jouée par Emma Watson qui est une beauté), cela semble suffire à l’expliquer : raffinée, élégante, intelligente… On comprend vite le pourquoi du comment.
Dans le livre, la situation est différente et le personnage de Hermione beaucoup moins charismatique. C’est en réalité autre chose qui attire Viktor chez elle : Hermione ne le regarde pas, elle est totalement indifférente à sa célébrité.
Viktor est un garçon célèbre et talentueux, une jeune vedette montante habituée à être au cœur de l’attention. Toutes les filles le regardent quand il passe, tout le monde le regarde en réalité.
Mais comme tout être humain, Viktor ne voit que ce qu’il n’a pas, un trait de caractère qui ressortira particulièrement le jour du mariage de Bill et Fleur, lorsqu’il lorgnera successivement sur Hermione (encore!), puis sur Ginny.
Viktor est un étranger dans l’Angleterre sorcière, un étranger illustre certes, mais un étranger quand-même et, comme tout étranger, il apporte avec lui sa culture, sa langue, et des éléments différents qui fournissent à nos héros de précieux indices pour leur quête.
Bien qu’il vienne de l’école de Durmstrang, il n’apprécie pas du tout la magie noire et souffre de la réputation de son école. C’est qu’il a de bonnes raisons : sa famille était opposée à Grindelwald et son grand-père a été tué par le mage noir ! Viktor n’aime pas non plus Karkaroff, ayant parfaitement compris son attrait pour la magie noire et n’ayant visiblement pas une grande estime de son travail comme directeur. Le sort de l’ex-mangemort lui importe peu à partir du moment où celui-ci s’enfuit.
En revanche, la mort de Cédric Diggory l’affecte puisqu’il déclare au trio qu’il l’aimait bien et salue sa politesse en toutes circonstances envers lui. Viktor se souvient-il d’avoir, sous l’emprise de l’imperium, jeté un impardonnable à Cédric ? En tout cas, il n’est pas sorti indemne du tournois.
Quoiqu’on en pense, Viktor n’est pas seulement « physique » comme le dit Hermione dans le film. Il est infiniment plus complexe et tolérant qu’il ne le semble.
N°7 : Regulus Black : 1 point / 1 vote - Place 38 ex-aecquo
« R. A. B. Je crois que je l’ai trouvé »
Regulus (comme Kreattur) est un personnage qui a beaucoup plus d’importance et d’épaisseur dans les livres, quand bien même il est mort depuis des années.
Sorcier de sang-pur, réparti à Serpentard, il s’engage très jeune dans les mangemorts avant de disparaître mystérieusement. Son frère Sirius pensera d’ailleurs toute sa vie qu’il a été liquidé après avoir tenté de fuir les mangemorts. Sirius avait compris que son frère avait trouvé ses limites, mais ce qu’il ne savait pas c’est que Regulus, le premier et grâce à Kreattur, avait compris les véritables plans du Seigneur des Ténèbres. Loin de fuir comme un lâche, il avait tenté de porter un coup fatal à Lord Voldemort.
Maître adoré par son elfe, parce qu’il se comportait bien avec lui, il sacrifie sa propre vie pour soustraire à Voldemort un de ses horcruxes qu’il charge Kreattur de détruire.
Que savait Regulus exactement ? Probablement bien moins de choses que Harry mais il avait compris l’essentiel : le Seigneur des Ténèbres poursuivait un but clairement personnel sans se soucier de quiconque d’autre et était prêt à commettre n’importe quel crime pour y arriver. Et cela, Regulus ne pouvait l’accepter.
Regulus a commis des erreurs comme Sirius, mais pas les mêmes. C’était un garçon plus discret, moins beau et qui s’est laissé entraîner du côté sombre. Mais il n’a jamais commis l’erreur de mépriser les plus faibles comme Kreattur. Même mort, son simple souvenir était l’objet d’une dévotion sans pareille, au point de permettre à Harry Potter de mettre Kreattur dans sa poche rien qu’en l’évoquant.
Un personnage magnifique qui vaut largement le détour et aurait mérité un développement plus poussé dans les films.
N°6 – Dudley Dursley : 1 point / 1 vote - Place 38 ex-aecquo
« Papa, intervint Dudley d’une voix forte. Papa, moi, je veux partir avec ces gens de l’Ordre. »
Le personnage de Dudley a été pas mal occulté à partir du troisième film, pourtant le cousin de Harry est, à mes yeux, l’un des personnages les plus dramatiques et malheureusement réalistes de la saga (alors qu’il est sensé être caricatural!).
Fils chéri de Vernon et Pétunia, il a été pourri gâté au sens premier du terme. Brute sans limite, enfant nourri à l’excès, couvert de cadeaux au point de ne plus être capable de les apprécier et de les détruire par colère, laissé dans l’ignorance par des parents qui ne pensent qu’à lui faire plaisir sans jamais lui donner la possibilité de se construire et d’évoluer, Dudley est avant tout victime de son éducation.
Imbu de lui-même, écrasant les plus faibles et manquant de respect à quiconque n’est pas en position de force par rapport à lui, Dudley s’enfonce progressivement dans la bêtise et la brutalité, mais aussi dans le manque d’estime de soi.
Tout cela va le faire basculer lorsqu’il sera attaqué par les détraqueurs à Privet Drive. Bien qu’il ne puisse pas les voir il ressentira leurs effets, plus ravageurs chez lui que chez quiconque, y compris Harry. Lorsqu’on s’appelle BigD, voir la vraie image que l’on donne de soi est terriblement traumatisant.
Pourtant, c’est ce drame qui va permettre à ce personnage d’évoluer, jusqu’à devenir positif et tolérant, puisqu’on sait que, des années plus tard, ses enfants et ceux de Harry pourront jouer ensemble. Et, avant cela, c’est cet événement qui permettra à Dudley de convaincre ses parents de quitter leur maison pour se cacher. Car lui a ressenti au plus profond de son être la puissance de la magie noire...
Dudley est bel et bien l’un des meilleurs persos de Harry Potter, et aurait mérité un peu plus de temps à l’écran.
N° 5 et N°4 : Les deux Barty Croupton :
Sénior : 1 point / 1 vote – place 38 ex-aecquo
Junior : 2 points / 2 votes – place 36 ex-aecquo
« Je n’ai pas de fils ! »
« Impero ! »
Vous voulez savoir comment l’indifférence, la manipulation et le fanatisme et la magie noire détruisent totalement une famille ?
Allez lire Harry Potter et la coupe de Feu, car l’histoire de ces deux personnages est bien plus complexe et terrifiante que ce que les films nous en ont montré (et c’était déjà pas mal).
Principal reproche fait à ces deux personnages : avoir été « ratés » dans le film. Il est vrai que, davantage développés, ils se seraient sûrement classés plus haut dans le top, car il y avait matière !
Barty Croupton Senior était un fin politicien réputé impitoyable et totalement impartial, qui applique la loi à la règle et ne supporte pas le moindre écart. A la tête du département de la justice magique, il a traqué les mangemorts sans pitié, autorisant même les aurors à user contre eux de sortilèges impardonnables.
Pratiquant une justice expéditive, il n’a pas hésité à envoyer Sirius Black en prison sans aucun procès. Ses méthodes réputées efficaces et son image d’incorruptibilité le mettent en tête des prétendants à la succession au poste de premier ministre.
Mais tous ses espoirs s’effondrent lorsque son propre fils est accusé d’être un mangemort.
Il ne fera cependant rien pour l’aider et l’enfermera comme les autres à Azkaban, du moins dans un premier temps. Barty Croupton n’aimait pas vraiment son fils, c’est au moins quelque-chose d’acquis, mais par amour pour sa femme qui se savait condamnée et aimait son fils, il accepte cependant de mettre en place un stratagème pour assurer la survie de Barty Croupton Junior et le faire sortir d’Azkaban.
Sur Barty Croupton Junior,
@Fleur d'épine nous dit :
« il a un background assez saisissant et une personnalité fascinante. »
En effet, son père l’aurait-il sorti d’Azkaban s’il avait véritablement pris la mesure des conséquences que cela aurait et de la véritable dangerosité de son fils ? Car, loin du gamin éploré lors de son procès, Barty Croupton Junior a développé pour Lord Voldemort une adoration fanatique au moins égale à celle de Bellatrix Lestrange, et c’est un mangemort véritablement dangereux.
Son père pensait qu’il suffirait de le soumettre au sortilège de l’imperium pour le maîtriser. Mais outre le fait que cela s’est révélé faux, vivre sous imperium n’est pas vraiment vivre. Une chose incompréhensible pour Barty Croupton qui ne songeait qu’à se battre à armes égales contre les mangemorts, sans vraiment se soucier de commettre lui-même des actes abominables.
Barty Junior résiste de plus en plus à l’imperium de son père au fil des années, il s’échappe une première fois lors de la Coupe du Monde de Quidditch, vole une baguette et lance la marque des Ténèbres dans le ciel, effrayant tout le monde et surtout les ex-mangemorts qui faisaient du zèle durant la nuit en maltraitant une famille moldue. S’il est rattrapé par son père cette fois-là, il s’échappe ensuite et se rend auprès de Voldemort avec qui il va concevoir un plan diabolique pour permettre son retour.
A bien des égards, je trouve que Barty Croupton Junior était le mangemort le plus dangereux au service de Voldemort. Si l’on regarde ses actes, ils montrent à la fois sa fidélité et son efficacité. Il fait partie de ceux qui ont cherché le Seigneur des Ténèbres après sa chute et ont torturé Alice et Frank Londubat, après que sa mère l’ait fait évader d’Azkaban en prenant son apparence grâce au Polynectar et en prenant sa place, il n’a jamais oublié Voldemort. Il a résisté à l’imperium même si cela lui a pris des années, il a pris contact avec Voldemort et Peter, a soumis son propre père à l’imperium pour couvrir ses plans et a pris la place d’un professeur de Poudlard, proche de Dumbledore. Et il a tenu des mois sans être démasqué !
Voldemort lui-même l’a reconnu plus que tous les autres, y compris les Lestrange.
Ce personnage pose plusieurs questions : Comment en est-il arrivé là ? Entre le gosse éploré et le mangemort fanatique, où est sa vraie personnalité ? Pourquoi a t-il été supprimé très rapidement ensuite ?
Comment en est-il arrivé là ? Le livre nous donne une explication qui n’est pas du tout évoquée dans le film : Barty Croupton n’avait pour ainsi dire pas de père. C’était un homme absent, dur et indifférent qui ne se souciait pas de ce que son fils vivait. Barty Croupton Senior faisait la loi et c’était tout : il ordonnait et on obéissait. D’ailleurs la manière dont il a géré son fils en le sortant d’Azkaban le montre : il en a fait un légume sous imperium. Il n’y a jamais vraiment eu de dialogue entre eux.
Où est sa vraie personnalité en découle : On sait les crimes que Barty a commis, on connaît sa capacité à faire illusion. Durant son procès, contrairement à Bellatrix Lestrange qui se revendique mangemort et tient tête au Magenmagot, lui s’effondre, pleure et supplie (rien à voir avec le film). Il donne l’image d’un gamin pitoyable et fera même dire à Sirius Black « Peut-être qu’il était juste au mauvais endroit au mauvais moment ».
Barty Croupton junior jouait-il la comédie ? Pas totalement impossible mais peu probable, car on sait par Sirius qu’il a continué même entre les murs d’Azkaban et qu’il appelait sa mère. Et on ne sait pas vraiment ce qu’il était avant Azkaban d’ailleurs, vu qu’il ne semble avoir commis des crimes en solo qu’après. S’était-il laissé entraîner par les Lestrange ? Était-il au contraire déjà habitué à ces exactions ? On ne le saura jamais car son secret a été emporté avec le baiser du détraqueur.
D’ailleurs, pourquoi a t-il été supprimé si vite ensuite à la consternation de Dumbledore ? Je vous propose une explication avec le prochain personnage !
N°3 – Cornelius Fudge : 2 points / 2 votes – Place 36 ex-aecquo
« L’ennui, Monsieur le Premier Ministre, c’est que l’autre camps pratique aussi la magie. »
Ses partisans ont noté « un parfait politicard ». C’est ce qu’est Fudge en effet, obsédé par son image et refusant d’admettre le danger à un point où ça en devient surréaliste.
Fleur d’épine qui lui donne une mention honorable le qualifie de « parfait exemple du politicien à côté de la plaque et englué dans ses affaires ».
Mais pourquoi a t-il évolué ainsi ?
Pour comprendre, il faut bien voir que Cornelius Fudge n’était pas le candidat de départ pour ce poste.
Barty Croupton écarté par un scandale, Albus Dumbledore ayant décliné l’offre, c’est lui qui a été choisi. Un choix par dépit dont il a bien conscience et qui va progressivement le faire basculer.
S’il a trois choses qui ont détruit Fudge, c’est la jalousie, la peur et l’orgueil. Jalousie envers Dumbledore qui le conseillait pourtant de manière judicieuse, peur de perdre sa place si quelqu’un lui faisait de l’ombre ou en cas de scandale, et enfin celle de devoir affronter une période sombre.
Et puis enfin l’orgueil : homme puissant et respecté, Fudge s’est noyé dans le pouvoir et ses abus. Mal conseillé et mal entouré (par Dolores Ombrage notamment), il ne pouvait que sombrer.
Mais, plus grave que tout : Fudge a laissé supprimer Barty Croupton Junior (voire l’a fait supprimer) sans prendre le temps d’écouter ce qu’il avait à dire et de l’interroger : il a refusé d’entendre un criminel avéré (on ne parle même pas de le croire) ! Un type qui venait de participer activement au meurtre d’un adolescent et à la tentative d’assassinat d’un autre.
Car dans la soirée du Tournois, Barty avait commis plusieurs actes terribles : trafiquer le trophée pour le changer en portoloin, soumettre Krum à l’imperium pour le conduire à infliger le sortilège du doloris à Cédric. Il venait de permettre le retour d’un mage noir, avait tué un enfant et il était avéré qu’il avait tenu prisonnier durant des mois un excellent auror !
Et cela Fudge n’a même pas voulu l’entendre et s’est directement refermé : il ne pouvait pourtant pas dire que rien ne pouvait l’alerter !
La fameuse scène où le détraqueur liquide Barty est souvent évoquée dans les théories qui font de McGonagall une mangemort sous couverture, mais je n’ai jamais compris qu’aucune théorie (ou alors je ne l’ai pas vue) ne fasse de Fudge lui-même un mangemort sous couverture. Car c’est lui qui a amené le détraqueur !
N°2 : Abelforth Dumbledore : 7 points / 1 vote – Place 30 ex-aecquo
"Et alors? Si vous envoyez des détraqueurs dans ma rue, moi, je leur envoie un patronus! Je ne veux pas les avoir à côté de chez moi, je vous l'ai déjà dit, je n'en veux pas!"
Ah! Quelle phrase satisfaisante!
Le personnage d’Abelforth, frère cadet d’Albus Dumbledore, a quelque-peu souffert de l’adaptation en film. Sombre et complexe dans le livre, quoique positif et courageux, il tente tout d’abord de dissuader Harry d’aller plus loin.
Mais pourquoi ? Pense t-il véritablement tout ce qu’il dit sur son frère ? A t-il vraiment perdu ses dernières illusions comme il l’affiche ?
Ses actes semblent pourtant le démentir : lui qui a aidé Neville et les membres de l’AD, envoyé Dobby au manoir Malefoy, secouru le trio dans Pré-au-Lard et participé à la bataille de Poudlard.
Je cite ici
@R_Even qui a choisi de lui donner une place dans son top 10 : « Ce qui me plaît ici, c'est la profondeur que le personnage révèle en très peu de temps. On ne découvre Abelforth qu'au moment du tome 7 et pourtant, il est touchant et on comprend à quel point son traumatisme à marqué son histoire. C'est un homme tourné vers la famille, presque l'opposé d'Albus et pourtant ils se complètent. J'aime beaucoup l'histoire d'Abelforth parce qu'on comprend sa construction grâce à la connaissance que nous avons d'Albus. »
Albus Dumbledore, en effet, dira qu’il est « infiniment plus admirable » que lui. Quoi qu’il en soit, Abelforth a au sein de l’ordre une place à part : rustre, méconnu des autres membres et plutôt mésestimé, il est un homme marginal qui ne craint pas de tenir un bar mal-famé et de ficher en l’air sa propre réputation.
C’est précisément ce trait de caractère qui lui permettra de poursuivre la lutte contre les mangemorts. La place du Pub de la Tête de Sanglier dans les trafics locaux le met en effet en position de force face aux mangemorts et autres raffleurs qu’il abrite.
Bref, Abelforth est extrêmement précieux pour l’Ordre, mais au-delà de ça, que sait-il exactement ? Qu’a t-il appris de la bouche de Albus sur la recherche des horcruxes et les reliques de la mort ?
Abelforth représente en effet la dernière étape pour Harry avant d’atteindre le point de non-retour. Il sait que si le jeune homme met le pieds à Poudlard, cela déclenchera l’affrontement final.
Et si Abelforth, qui connaît son frère mieux que personne, avait reçu ses confidences de la même manière que Rogue ? Et si il était lui aussi dans le secret ? Sachant exactement quel sacrifice Harry devra accomplir et, par ses paroles, vérifiant tout simplement qu’il y est prêt ? Car, si au dernier moment Harry reculait, Abelforth sait que tout serait perdu.
Aussi dissuasives et cyniques que ses paroles puissent sembler, elles ont une place capitale dans la saga. Abelforth, en accueillant Harry, en le laissant se restaurer, en le mettant en garde et en lui ouvrant finalement le passage vers Poudlard, est le dernier garde-fou dans le plan d’Albus Dumbledore.
Quand on connaît l’histoire des deux frères et d’Ariana, la symbolique est extrêmement forte. En tout cas c'est un personnage qui serait parfaitement cohérent dans les Animaux fantastiques!
N°1 : Cédric Diggory : 7 points / 2 votes – Place 29
« Mr Diggory avait sangloté pendant toute l’entrevue, mais le chagrin de Mrs Diggory semblait au delà des larmes.
- Alors, il n’a pas souffert ? Avait-elle dit lorsque Harry leur avait raconté comment Cedric était mort. Il faut se dire, Amos, qu’il est mort au moment où il remportait le tournoi. Il devait être très heureux. »
Quelle meilleure image pour décrire Cédric Diggory, que ce moment du film où son propre père le fait haranguer par la foule ?
Enfant chéri et adulé par son père, intensément aimé par sa mère, il a pourtant développé, non pas un caractère de petit imbécile gâté, mais une gentillesse incomparable et une volonté de fer. C’est un compagnon à la fois loyal, brillant et modeste. Cédric serait-il trop parfait pour être un personnage crédible ? Ou bien cette construction cache t-elle quelque-chose de plus profond, voire un certain mal-être ?
Sa réaction envers Harry lorsqu’il est choisi par la coupe est exemplaire. Et en cela, il ne fait pas simplement le « bon prince ». Non, Cédric sait que Harry n’a jamais voulu être choisi par la coupe, il a entendu les professeurs en discuter. Il a en réalité beaucoup plus de raisons de le plaindre que de le blâmer.
Ainsi Cédric ne cède pas au fait de se moquer de Harry, même s’il n’a pas suffisamment de forces pour faire arrêter les autres moqueries. Il sait aussi rendre le bien pour le bien lorsque Harry le prévient du contenu de la première tâche et qu’il lui donne en échange un indice sur la seconde.
Cédric Diggory semble avoir tout pour lui, mais la pression qui pèse sur ses épaules est très lourde. Amos son père n’admet pas une seule seconde qu’il ne puisse pas « être le meilleur », et va jusqu’à se montrer limite désobligeant envers Harry dès leur première rencontre, lui opposant la performance de Cédric au Quidditch lors d’un match où Harry a été attaqué par les détraqueurs.
La réaction de Cédric montre son embarras : il n’avait pas envie que son père donne de lui une telle image et sait parfaitement que ce sont des circonstances indépendantes de lui-même qui ont entraîné sa victoire.
Cédric a t-il conscience de sa véritable valeur ? Ce n’est pas tout à fait sûr mais il reconnaît volontiers celle des autres. C’est un garçon lucide sans une seule once d’orgueil, la représentation parfaite de la maison Poufsouffle.
Cédric sait se battre pour atteindre ses objectifs, c’est un travailleur acharné mais sa plus grande force est qu’il sait accepter l’échec et reconnaître des circonstances favorables ou non. Il n’a pas non plus besoin d’être auréolé de gloire et il souffre profondément de l’attitude d’adoration de son père, surtout lorsque celle-ci le conduit à se montrer hostile à ceux qu’il perçoit comme des rivaux de son fils. En effet, une telle attitude contribue à le rendre très seul bien que populaire et à en faire quelqu’un qui semble inaccessible.
Les films ont d’ailleurs choisi de montrer ce côté-là de lui : apparemment inaccessible, très populaire et limite arrogant. Un « grand » de l’école qui est apprécié de tous mais connu d’assez peu de monde au fond. Quoique l’on puisse penser de choix, il reflétait quand-même une certaine réalité du personnage et de sa perception par les autres en général. Dans le livre, on a une vision beaucoup plus proche et surtout subjective. C’est Harry qui nous le fait découvrir : un garçon doué et très polyvalent que finalement pas grand-monde n’attendait là, une parfaite égérie qui semble très lisse au premier abord mais qui nous surprend tout de même plus d’une fois.
Au delà de ça, Cédric est représenté comme une victime dès ses premières apparitions : il a gagné un match parce que l’autre attrapeur est tombé de son balais, victoire qu’il n’a pas acceptée et qu’il considère comme déloyale. Il est le seul à ne rien savoir de la première tâche car personne n’a intérêt à lui permettre de tricher. Dans le labyrinthe de la troisième tâche, il est soumis au sortilège doloris et attaqué par une accromentule, secouru deux fois par Harry.
Ces événements et la perception qu’il en a vont le conduire une fois de plus à minimiser ce qu’il a accompli, sans savoir que le Tournois était truqué et qu’il est arrivé au bout alors que tout était fait pour qu’il n’y arrive pas. S’il l’avait compris, peut-être aurait-il mesuré tout ce qu’il venait d’accomplir et pris seul le trophée. Que se serait-il passé alors ? Aurait-il été tué de la même manière ? On ne le saura jamais.
Enfin, Cédric est victime de sa victoire dans un jeu qui le dépasse complètement, et tué de la plus déloyale des manières, comme s’il n’était rien et ne servait à rien. Chose très intéressante : la vision que Voldemort a de lui est l’exact opposé de celle que son père a de lui. Pour Lord Voldemort il n’est rien et n’aurait même pas du se trouver là, mais pour son père il est tout et rien ne devait s’accomplir sans lui.
Chacune à leur manière, je pense que ces deux visions l’ont emmené droit vers la mort. Car qu’aurait été Cédric sans toute la pression de son père, et quel aurait été son destin ?
Car malgré son côté jovial au premier abord, Amos Diggory n’est pas du tout un personnage positif. Il n’a aucune lucidité dès lors qu’il s’agit de Cédric à qui il tente d’imposer sa vision du succès, sans vraiment s’intéresser aux véritables aspirations de son fils.
Amos Diggory, ravagé par la mort de Cédric en est devenu l’un des personnages les plus sombres de l’enfant maudit, il ne faut pas l’oublier. A mes yeux, bien que je n’aime pas cet œuvre (je dois être honnête), c’est une merveilleuse trouvaille scénaristique.
Cédric n’aime pas particulièrement la gloire, car il sait qu’elle est en grande partie liée aux circonstances, et je pense que c’est parce que cette gloire lui pèse lourdement sur les épaules qu’il a une attitude plus empathique que la moyenne vis-à-vis de Harry.
Au fond, ne serait-il pas possible que Cédric ait été soulagé de ne pas brandir seul le trophée du tournois ?
Et si cette manière d’être à deux lui avait permis de « réparer » ce qui s’était passé avec Harry ?
Il y a une dernière personne dont je veux parler, c’est sa mère dont on ne connaît pas le nom. On la voit très peu dans le livre mais son attitude est extrêmement différente de celle de son mari. Lorsqu’il fait preuve d’agressivité vis-à-vis de Harry et que Molly Weasley le rembarre, c’est Mrs Diggory qui apaise la dispute naissante en le modérant.
Plus tard, lorsque le couple rencontre Harry après la mort de leur fils au cimetière de Little Hangleton, il est dit qu’Amos Diggory pleure abondamment mais que la peine de Mrs Diggory « semblait aller au-delà des larmes ». Après avoir appris avec un certain soulagement que Cédric n’avait pas souffert, elle prononce même des paroles réconfortantes : au moment de son assassinat, il devait être « très heureux » (du fait d’avoir gagné la coupe). Elle remercie Harry d’avoir ramené son corps et, contrairement à son mari, n’entretiendra par la suite aucune rancune à l’égard du jeune homme.
Mrs Diggory comprenait son fils certainement mieux que son mari et s’intéressait à la manière dont il vivait les choses, beaucoup plus qu’à l’image qu’il donnait de lui. Elle aimait son fils pour ce qu’il était : son fils, et s’attachait plus à son bonheur qu’à autre chose. C’est probablement elle qui a fait de Cédric le jeune homme de valeur qu’il est devenu.
Quand on dit que « Harry a été sauvé par l’amour d’une mère plusieurs fois », Mrs Diggory n’est jamais citée et pourtant je pense qu’elle le pourrait. Dans la situation qui était la sienne, elle a eu vis-à-vis de Harry la meilleure attitude possible et, comme son fils qui tenait largement d’elle, s’est comportée avec lui de manière exemplaire. Elle a fait preuve d’une empathie extraordinaire et d’énormément de dignité afin d’avoir une attitude réconfortante face au jeune homme qui se trouvait face à elle.