C'est dommage que tu ne sois pas repassé parler un peu plus de ton projet, Emmanuel.
Mais du coup, je vais essayer de détailler ce qui me gêne dans ton questionnaire et pourquoi je n'y ai pas répondu.
Comme dit R_Even, on dirait que tu t'adresses plus à de potentiels collaborateurs qu'à des clients.
Je suis traductrice littéraire, probablement un des métiers les plus proches de celui d'écrivain fantôme : travail de création littéraire mais basé sur les idées, le scénario, l'univers... de quelqu'un d'autre. Du coup, je serais a priori bien placée pour répondre à ton sondage, mais le problème c'est que dès qu'on rentre dans le vif du sujet, à chaque question, je me suis retrouvée à penser "bah... ça dépend

"
Combien de temps pour écrire un roman entre 25 et 50 000 mots ?
Bon, déjà, du point de vue d'un éditeur, 25 000 mots, c'est pas un roman mais une novella.

50 000, c'est vraiment la limite basse pour un roman.
Et ensuite, ben... ça dépend complètement du genre du roman, du style d'écriture attendu, de s'il est nécessaire de faire des recherches ou pas, du niveau de détails donné dans le synopsis et les autres documents de travail éventuels, de la méthode de travail (liberté créative totale ou vérification fréquente de l'avancée du projet avec le client, entretiens en ligne ou au téléphone, etc)...
Ça dépend aussi de la rémunération : moins elle sera forte, plus l'écrivain fera passer ses autres clients en priorité.
En réalité, c'est très, très rare qu'un écrivain fantôme se retrouve à écrire un roman. En grande majorité, on les emploie plutôt pour écrire des biographies, des mémoires. Le travail d'écriture s'assortit donc d'un long travail de recherche, parfois avec des entretiens avec la personne qui souhaite qu'on rédige ses mémoires, parfois en se basant sur des lettres, journaux intimes, etc.
Dans ce cas, la partie recherche est un travail minutieux qui prend beaucoup de temps.
La rémunération
Du coup, là encore, ça dépend. Proposer un prix au mot se fait, mais sur la base d'un devis qui va dépendre de tout ce qu'on a dit au-dessus : style, compétences à mettre en œuvre, quantité de recherches nécessaires.
Dans tous les cas, la fourchette proposée est beaucoup trop basse.
Mettons que la personne écrive 1000 mots à l'heure. C'est une vitesse atteignable pour un certain nombre de gens sur ce forum. Mais en mode loisir. C'est une autre histoire d'écrire à temps plein, 8 heures par jour, et de sortir 8000 mots tous les jours. Très, très peu de personnes arrivent à tenir un tel rythme sur la durée.
Mais ça, c'est juste l'écriture du premier jet, sans aucune recherche. On peut bien compter le double de temps entre la prise en main des documents (synopsis, etc), les recherches et la relecture. On arrive donc à 500 mots de l'heure et on comprend très vite que le premier tarif du questionnaire est hum, inadapté, pour être gentille, puisque ça revient à travailler pour 1€-4€ de l'heure. (Si c'était une offre d'emploi et pas un questionnaire préliminaire, je dirais pas inadapté mais scandaleux, hein. ^^)
Le tarif le plus haut, 5€ les 250 mots, revient à du 10€ de l'heure, ce qui n'est pas trop loin du SMIC, on pourrait se dire que c'est acceptable.
Sauf qu'attention, on ne parle pas de la rémunération d'un salarié, mais d'un freelance. Ce n'est pas du tout comparable.
Le travailleur indépendant doit cotiser lui-même sur ses revenus, payer tout son matériel, ses logiciels, son local (pour ceux qui ont fait l'expérience du télé-travail forcé pendant les confinement, vous aurez vite constaté que travailler sur le canapé avec l'ordi sur les genoux trouve très vite sa limite) et il a une protection sociale ultra-minimale (pas de chômage, pas de congés maladie, pas de congés tout court, pas de mutuelle...) donc il faut qu'il mette de l'argent de côté pour gérer tout ça.
Pour toutes ces raisons, on considère qu'un freelance doit facturer le double de ce qu'il veut se verser comme salaire, donc, pour toucher 10€ de l'heure (à peu près un SMIG), il faut qu'il en facture 20 (soit, ici, 10€ les 250 mots).
Sauf que bon, une personne capable de produire 4000 mots par jour (500 à l'heure, 8h par jour) sur un sujet imposé, avec régularité, c'est un écrivain fantôme expérimenté et compétent. Et qui dit expérience et compétence dit que la personne n'a probablement pas l'intention d'être au salaire minimum.
(À titre indicatif, en me baladant sur les sites de quelques personnes qui proposent ce genre de prestations, les tarifs que je vois tournent plutôt entre 2500 et 5000€ pour un livre, en France, ou entre 40 et 60€ de l'heure, selon comment ils facturent.)
Le pourcentage sur les ventes
Là encore, ça dépend : qui est le client ?
Si c'est une maison d'édition reconnue qui fait de bonnes ventes, oui, ça peut être une solution d'adapter son tarif en négociant des droits d'auteur pour compenser.
Si c'est un particulier, ça ne vaut pas le coup du tout. (Et je suis même pas sûre que ce soit légal pour un particulier de rémunérer en droits d'auteur, mais c'est une autre question. ^^)
Voilà, j'espère que ces considérations auront pu t'aider un peu, même si je crains que tu ne trouves ça décourageant. Mais à mon avis, tu fais vraiment fausse route avec ta fourchette de rémunération.
Bon courage et bonne continuation. ^^