Cette image représente un micro, une table d'enregistrement dans une studio d'enregistrement.

Tiiki : concours addict et poète à ses heures perdues

Tiiki est membre hpf depuis 2010. Elle est l’autrice d’un grand nombre d’histoires sur hpff et adoratrice des concours (comme le prouve d’ailleurs son profil hpff). Dans le cadre des interviews d’auteurs et autrices, Tiiki a accepté de répondre à nos questions.

Cette image représente un micro, une table d'enregistrement dans une studio d'enregistrement.
Pixabay

Comment te décrirais-tu en utilisant que des adjectifs ?

Je dirais curieuse, sensible, rêveuse, impliquée, appliquée, et facétieuse !

Quand as-tu eu le fameux déclic « mais en fait l’écriture c’est trop chouette ! » ?

Je ne me rappelle pas véritablement avoir eu un « déclic ». J’ai toujours trouvé l’écriture « trop chouette » ! Petite déjà, je passais mon temps la tête dans les bouquins et j’adorais inventer des histoires (je passais des heures à coordonner une armée de doudous et/ou de personnages en Lego au gré des scénarios). Du coup, c’est assez naturellement que je me suis mise à griffonner dans mon coin de petites histoires ou des poèmes. Au collège, j’ai aussi eu plusieurs très bons professeurs de français qui m’ont encouragée dans les écritures d’invention. En parallèle, c’est une passion que j’ai aussi partagée avec ma meilleure amie, ce qui a renforcé mon goût pour l’écriture en même temps que notre amitié. Voilà tant de choses qui ont fait qu’écrire, ça a très vite été une évidence.

Et vous avez déjà eu l’idée ou l’envie d’écrire ensemble ?

Mieux, on l’a fait ! On a tenu un temps un skyblog commun où on écrivait de la romance à base de self-inserts, mais je crois qu’à cette époque on écrivait surtout l’une pour l’autre, et pas vraiment à destination de lecteurs. Ça a été très formateur. Peut-être qu’on pourrait réécrire ensemble un jour, même si j’imagine que ce serait très différent… Je lui en toucherai un mot pour voir ce qu’elle en pense… Il faut dire que je n’écris plus du tout sur les mêmes sujets, et que j’aborde désormais l’écriture assez différemment.

Et pour rebondir sur ce que tu dis sur le fait que ton amie et toi écriviez pour vous et non pour les lecteurs, tu préfères écrire un texte qui te plaît mais ne plaît à personne ou l’inverse ?

De toute manière je suis incapable d’écrire sur quelque chose qui ne me plaît pas !

Si on ne prend pas de plaisir à écrire, pourquoi on le fait alors ? J’adore avoir des retours de mes lecteurs, mais je dissocie vraiment ça du processus de création. Je préfère largement écrire un texte qui me plaît et qui ne plaira à personne (ou, en tout cas, qui plaira à moins de monde… parce que je suis convaincue qu’il y a des textes pour tous les goûts, même si certains feront plus ou moins l’unanimité et seront plus ou moins populaires… enfin là n’est pas la question, je me disperse un peu, pardon). Quand on écrit ce qui nous plaît, je pense que la qualité de ce qu’on fait s’en ressent, et on trouve d’autant plus facilement son public.

À titre personnel, je crois que je ne fais pas toujours l’unanimité (que ce soit pour mon style en tant que tel, pour les formats que je privilégie, pour mes genres de prédilection, pour les thématiques que j’aborde…). Mais j’ai aussi l’impression que ce que je fais est assez à mon image, et c’est de ça dont je suis la plus fière.

Question un peu plus générale, qu’est-ce qui te motive à écrire ?

Les deadlines, la plupart du temps ahah ! J’aime avoir un cadre, et le fait de relever des défis (que je m’impose moi-même ou qui me sont imposés par d’autres) me stimule beaucoup.

Écris-tu majoritairement de l’original ou de la fanfiction ?

J’écris majoritairement de la fanfiction, en particulier sur le fandom Harry Potter. C’est là que je me sens le plus à l’aise parce que je connais et j’aime l’univers. Je publie aussi un peu d’original, mais ça reste proportionnellement beaucoup moins important.

As-tu déjà fait des traductions ? Envisages-tu d’en faire ?

J’ai déjà traduit deux de mes propres textes : l’un du français vers l’anglais (Lessivée devenu Watered down, un OS de 1500 mots sur Dobby et Winky), l’autre de l’anglais vers le français (Flayed devenu Écorché, un OS de 600 mots sur Bill et Fleur que j’avais écrit pendant les Nuits). Dans le futur, j’aimerais bien traduire quelques textes de fanfiction anglophones que j’ai particulièrement aimés (avec l’autorisation de leurs auteurs et autrices bien sûr). Je dois dire que c’est un exercice très différent de la simple écriture, et les traductions littéraires sont beaucoup plus difficiles que les versions beaucoup plus scolaires auxquelles je suis habituée. Je vois vraiment ça comme un défi, et comme tu le sais maintenant j’aime beaucoup les défis.

Y a-t-il des prompts que tu adores utiliser ? 

C’est plutôt rare que j’aille directement chercher des tables de prompts en tant que telles, mais ça m’aide beaucoup de me voir proposer (via les Nuits par exemple) ou de m’imposer par d’autres moyens (grâce à un générateur de mots/de phrases aléatoires, ou au bon vouloir de mes amis parfois ahah) des mots, des ambiances, des mises en situation… Par contre, autant je pense que je peux écrire à peu près sur n’importe quel mot, autant je dois vraiment être inspirée pour me lancer sur un prompt plus « scénaristique ».

J’aime énooooooormément toutes les thématiques qui vont tourner autour de l’eau et de son champ lexical, c’est ce qui m’inspire en général le plus et ce sur quoi je préfère écrire (si jamais c’était encore un secret pour quelqu’un). Donnez-moi des « vagues », « gouttes », « embruns », et autres « cascades » et « clapotis », je serai la plus heureuse !

J’aime aussi beaucoup les prompts qui vont amener à décliner un concept ou différentes facettes d’un personnage (par exemple, je sais pas moi… quelque chose comme « 7 fois où bidule a aimé marcher pieds nus »… tiens d’ailleurs j’ai drôlement envie d’écrire sur ça maintenant !). Les meilleurs prompts ce sont aussi parfois ceux auxquels on ne s’attend pas, et qui nous sortent totalement de notre zone de confort pour nous emmener à des lieues de ce qu’on aurait pu imaginer.

En général, préfères-tu écrire des comédies ou des drames ?

Entre les deux, mon cœur balance beaucoup trop ! Je crois que j’écris sensiblement plus de drames (donc si on se fie aux statistiques, j’aime plus le drame), mais j’adore aussi écrire de la comédie (et je trouve ça plus « exigeant » de faire de la comédie pure, c’est peut-être aussi pour ça que j’en écris moins, pas nécessairement parce que j’aime moins). Je prends autant de plaisir à écrire l’un que l’autre. Je dirais même que ce que je préfère écrire, c’est quelque chose qui entremêle les deux. J’aime particulièrement quand la comédie va se retrouver étroitement liée à la tragédie (ça peut être un texte drôle voire totalement barré sur un sujet grave, ça peut être un texte a priori très léger qui va nous plonger petit à petit dans l’horreur, ou ça peut être un texte très grave avec beaucoup d’ironie et de cynisme). Ça crée une tension que je trouve super intéressante et sur laquelle j’aime bien travailler. Je suis persuadée qu’on peut créer d’autant plus facilement l’émotion par ce contraste entre les registres.

T’es-tu déjà inspirée d’histoires que tu as lues pour ton scénario ? De séries ou de films ?

J’écris beaucoup de fanfictions Harry Potter, alors forcément je m’inspire énormément de cet univers. Relire la saga ou fouiller le canon peut me donner des idées de scénario… Ça m’arrive aussi d’écrire des textes historiques où l’Histoire avec un grand H va me fournir les lignes directrices (la panthéonisation d’Émile Zola par exemple, ou encore la transposition de Jeanne d’Arc dans un univers magique). Sinon, la plupart du temps, je ne m’inspire pas particulièrement de livres, de séries, ou de films… du moins pas consciemment ! Ce que je lis, regarde, écoute, a forcément un impact sur ma vision du monde et ce que je vais écrire… mais c’est trop diffus pour clairement identifier ce qui va m’influencer.

Ah si ! J’ai déjà lu une très belle fanfiction sur HPF qui m’a donné envie de me lancer dans un autre projet : Les peines invisibles, de Seonne. Ça n’avait pas grand chose à voir avec le scénario en tant que tel, mais plutôt les prénoms de ses personnages… Alors ça m’a inspiré un concept : j’ai eu envie d’écrire un recueil de drabbles sur tous les personnages féminins qui portaient un prénom de fleur dans l’univers HP. Un bouquet de senteurs est un de mes projets préférés à ce jour, et je ne sais pas si je l’aurais jamais écrit sans avoir lu cette autre fiction… alors merci Seonne !

Est-ce que les confinements t’ont aidée à être productive ou ils n’ont pas eu d’impact ?

J’ai été beaucoup plus productive ! Ce sont près de 30 000 mots qui ont été écrits en avril 2020, soit un quart de mon objectif annuel. Et il faut dire que, en plus de ça, le Combat à mort organisé sur le forum a bien aidé à la régularité.

Comment vois-tu l’écriture ? 

À la fois comme un exutoire et comme un immense terrain de jeu. Un exutoire parce qu’écrire, ça défoule et ça détend ; ça permet parfois de mettre des mots sur ce que je ressens ou au contraire ça va me permettre de m’évader loin du quotidien. Un terrain de jeu parce que, à mes yeux, l’écriture est indissociable de l’amusement et de l’expérimentation. Une fois que je suis dans le processus d’écriture, j’ai l’impression que tout est possible. Je le prends vraiment comme un jeu, et à la fin je gagne à tous les coups : quel que soit le résultat, il m’aura fait avancer aux plans artistique et personnel.

D’ailleurs, je suis persuadée que la création, quelle que soit sa forme, est salvatrice. Produire quelque chose par soi-même et pour soi, c’est extrêmement valorisant. En tout cas, c’est ce que je vois dans l’écriture : une source de joie mêlée de fierté, et de bien-être.

Tu te rappelles du premier texte que tu as écrit/publié ?

J’ai le vague souvenir d’un poème sobrement intitulé « La Lune et le Soleil » que j’avais écrit et illustré à sept ou huit ans. Je crois que c’est mon premier texte « marquant », à défaut d’être le premier que j’ai écrit.

Publié, ça doit probablement être Pourpre ensorcelant, un court OS sur Blaise Zabini et Ginny Weasley qui date de l’été 2012. Il est d’ailleurs toujours sur HPF à ce jour… J’avais rebondi sur une réplique de la saga qui m’avait interpellée, et la jeune ado fleur bleue que j’étais s’en était donné à cœur joie ! Ahah ! Je crois que j’étais en même temps dans la période où j’avais très envie d’être rousse, je trouvais cette couleur de cheveux vraiment magnifique, et ça m’avait d’autant plus inspirée pour ce texte. Je l’avais à vrai dire totalement oublié jusqu’à recevoir une adorable review dessus en 2019. Il ne me parle plus forcément, mais je suis contente de savoir qu’il a trouvé/trouve toujours son public. Parce que c’est dans l’espoir de susciter de l’enthousiasme et de l’émotion, aussi, qu’on passe le cap de la publication !

Un grand merci à Tiiki qui a accepté cette interview. Nous lui souhaitons toute la réussite possible pour ses projets futurs, autant personnels qu’en lien avec son travail d’autrice !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.