
Interview d’Alixe: auteure de sagas
Il y a quelques mois, nous vous présentions une critique de la saga d’Alixe HP 7 ¾ (merci Satchrê !) qui, je l’espère, vous aura donné envie de lire ce monument incontournable de la fanfiction francophone Harry Potter. Aujourd’hui, et après moult péripéties, nous publions l’interview de son auteure qui avait gentiment accepté de nous accorder un peu de son temps (attention : article exceptionnellement long, préparez votre tasse de thé). Les spoilers sont également au rendez-vous, donc si vous ne voulez rien savoir d’HP 7 3/4 avant de l’avoir lu, je vous conseille ce lien. Sinon, nous pouvons commencer.

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai 45 ans, je suis mère de famille et je travaille à plein temps dans le domaine de l’informatique. J’ai découvert la fanfiction il y a 11 ans: je cherchais des renseignements sur Harry Potter, que je lisais en anglais – le tome 5. J’ai commencé à corriger quelqu’un quelques mois plus tard, puis je me suis lancée dans l’écriture. Comme ça a été bien accueilli, j’ai continué. J’ai aussi ouvert un site sur la manière d’utiliser fanfiction.net, puis petit à petit, qui a publié des articles d’autres personnes sur la fanfiction en général. Ensuite, j’ai recherché quelles études officielles avaient été faites sur le sujet.
Comment est née l’idée d’écrire HP 7 3/4? Avais-tu prévu que ça soit si long?
Je pensais que j’en avais fini avec les écritures longues. J’ai écris Ginny la furie – Après la bataille – Mon sorcier bien-aimé alors que j’étais en congé maternité puis congé parental. Ensuite, je pensais n’avoir plus le temps: travail à plein temps et deux enfants en bas âge… et aussi un mari pour qui je voulais garder un peu de temps. C’est pourquoi les deux histoires suivantes (L’Autre et Le choix de Lord Voldemort) ont été écrites en totalité avant d’être postés, pour continuer à publier de manière régulière (1 fois par semaine). J’ai aussi fait une traduction, mais comme c’était un travail collectif, c’était du travail partagé.
Ensuite, le tome 7 est paru. Il y a eu beaucoup de critiques sur l’épilogue, que moi j’avais beaucoup aimé, parce qu’il m’avait permis de fermer le livre l’esprit en paix : les héros allaient bien, ils s’étaient remis de la guerre. J’en ai discuté avec une amie que j’avais connu grâce à la fanfiction (Calimera, alias Lilou Black, dont l’histoire la plus connue est Antje). On buvait un café chez moi, et j’ai commencé à avoir plein d’idées….
J’ai donc décidé d’écrire sur la période non racontée, mais je n’imaginais pas que cela me prendrait autant de place. Pour la première fois, j’ai écris sans être certaine de pouvoir poster régulièrement – cela m’ennuyait pas mal-, mais pour la première partie, j’ai réussi à le faire sans interruption. Par contre, je suis assez vite passée à une publication toutes les 2 semaines, plutôt que 1 fois par semaine.
A la fin, j’ai vu que je n’avais pas trop avancé dans la chronologie, et j’ai décidé d’aller plus vite… Résultat, le tome 2 est encore plus lent que le premier. Du coup, j’ai du partir sur le 3 , je savais alors que j’aurais besoin de 4 tomes. Ensuite, avec le 4, j’ai plus trop réussi à écrire un tome par an… Mais j’ai pleins de morceaux écrits, je compte bien terminer cette histoire un jour.
Ca ne t’a pas fait un peu peur de commencer une série de 4 fanfictions minimum?
En fait, je ne pensais pas que cela durerait autant. Je pensais que ce serai bon en 1 histoire. Pour moi, 1 histoire, c’est 30 à 40 chapitres de 5000/6000 mots. C’est ce que j’arrive à écrire en 1 an : 5/6 000 mots par semaine et pas toutes les semaines de l’année, car c’est lourd d’écrire autant et de répondre aux commentaires. Il faut donc que j’ai des semaines sans publication. Donc, si je me suis lancée là dedans, c’est parce que j’ai été totalement inconsciente de ce que cela allait me donner comme travail. Pareil pour la plupart de mes projets, site web, etc. : si j’imaginais à l’avance, je ne m’y lancerais pas !
Quelles ont été tes motivations pour continuer après la publication des Survivants?
Déjà, je n’imagine pas laisser une histoire non terminée. Ensuite, j’ai beaucoup de plaisir à écrire cette saga. Elle est en pause parce que je n’ai pas le temps de m’y consacrer à cause d’autres projets, mais elle fait toujours partie de ma vie, j’y pense très très souvent. La fanfiction pour moi, c’est pas seulement l’écriture, c’est toute une communauté. Je vois des personnes que j’ai connu sur les divers sites de fanfiction que j’ai fréquenté, je continue à relire Fenice, avec qui je suis amie depuis 10 ans- je la connais car elle mis un commentaire sur le premier chapitre que j’ai posté.
De toute manière, j’aurais toujours des fanfictions dans ma tête. J’en avais avant d’écrire, j’en aurais après. Ecrire et partager est un bonus. Les histoires sont là, de toute manière.
Par contre, je pense m’arrêter une fois que j’aurais terminé Les sorciers, car je fais d’autres choses de mon temps libre maintenant…. Mais on ne sait pas non plus ce que nous réserve l’avenir.

C’est marrant que tu parles de l’importance de la communauté parce qu’Eliah (que j’ai interviewé avant toi) m’avait justement dit que sans le soutien de ses lecteurs et des gens qu’elle avait rencontrés dans le monde de la fanfiction, elle n’aurait peut-être pas continué sa saga 19 ans après. Est-ce que tu ressens la même chose?
Il est certain que je n’aurais pas été au delà de ma toute première histoire sans la demande des lecteurs. Pour moi, j’avais tout dit. Mais comme ils ont demandé, j’ai réfléchi à ce que je pouvais raconter ensuite, et c’est venu. Donc j’ai écris la suite.
Par contre, ce qui est amusant, c’est quand j’ai eu l’idée pour la troisième histoire et que je l’ai annoncé, certains ont eu peur qu’à vouloir faire durer l’histoire, cela devienne mauvais, et n’ont pas hésité à me le dire. Je les ai rassurés en expliquant qu’on partait dans une autre direction, et finalement ma troisième histoire est longtemps restée la préférée de mes lecteurs.
Dans l’absolu, comme j’ai dit plus haut, le processus de création est indépendant des autres. Il est là, c’est tout. Publier est un travail supplémentaire qui prend du temps : écrire, corriger, ajouter les passages qui manquent pour la cohérence, mettre sur le site, répondre aux commentaires. Donc sans le retour des lecteurs, pour moi, aucun intérêt à le faire.
Par contre, j’ai eu une expérience nouvelle il y a 2 ans : une histoire s’est malgré moi écrite dans ma tête – sur le dessin animé Cat’s Eyes – et le seul moyen que j’ai trouvé pour m’en débarrasser, a été de l’écrire. Pour le coup, je n’étais pas certaine de publier. Finalement, mes relecteurs m’ont dit que c’était correct, donc on l’a publié, et mon texte a trouvé son public – bien moins que Harry Potter, mais suffisamment pour que ce soit satisfaisant pour moi.
A priori, je n’aurais pas dû l’écrire, puisque Les Sorciers était en attente. Mais je n’ai pas eu le choix, d’une certaine manière.
Une chose qui m’a toujours laissée extrêmement admirative dans HP 7 3/4, c’est son calendrier. La fanfiction est extrêmement cohérente, peut-être même plus à mon sens (J.K Rowling me pardonne) que Harry Potter. Comment l’as-tu mis au point?
Déjà, je suis partie des erreurs de temps de Jo, car c’est elles qui m’ont fait prendre conscience que ce n’est pas évident de tenir une chronologie et m’ont donnée l’habitude d’avoir des outils pour la maîtriser.
Ma première histoire était un journal intime, avec des dates. Celle qui l’écrivait était à l’école, ce qui lui donne un emploi du temps très cadré. Donc si on oublie les week-end et les vacances, ça se voit tout de suite. J’avais en outre la contrainte d’avoir un évènement majeur par mois (par chapitre).
Pour la seconde histoire, c’était plus cool, donc je n’ai pas fait trop attention, jusqu’au moment où j’ai commencé à écrire Mon sorcier Bien-aimé. J’ai commencé à l’écrire alors que Après la Bataille n’était pas totalement terminé. Et comme c’était avec un autre point de vue – mais toujours dans la trajectoire des deux premiers-, j’ai fait se chevaucher les deux histoires (la fin de Après la bataille et le début de Mon Sorcier). Pour ne pas me prendre les pieds dedans, il m’a fallu avoir un calendrier précis, pour ajouter les événements prévus dans Mon Sorcier, dans Après la bataille. C’est là que j’ai mis en place mes calendriers sous Excel.
Je les ai repris pour la saga HP 7 3/4 car j’avais pris l’habitude et c’était le seul moyen de suivre les âges des enfants et les éléments donnés par Jo de manière cohérente.
Justement, peux-tu nous expliquer comment tu mets en place ces calendriers? Est-ce du jour le jour, du mois par mois? Est-ce qu’il y a un code couleur?
Oui, on peut les voir sur mon LiveJournal, j’ai fait de copies d’écran. Tous les jours sont représentés, et dessus, j’alterne 4 couleurs qui représentent les chapitres. 1 cellule = 1 jour. Je mets des commentaires aux cellules pour indiquer ce qui se passe ce jour-là. On voit le contenu du commentaire quand on clique dessus. Sinon, il n’y a qu’un petit triangle rouge qui indique qu’il y a un commentaire. Sur le côté, j’ai le libellé des chapitres au niveau où ils se placent. C’est intéressant, on voit que certains chapitres couvrent 2 journées et d’autres 4 mois…
Ah j’oubliais, je note à l’avance les éléments à ne pas oublier : naissance des enfants par exemple.
J’ai toute une partie sur comment je travaille avec mes correcteurs, aussi – là aussi, c’est toute une organisation.
J’ai lu aussi cette partie sur ton LJ, c’est effectivement quelque chose. Tu veux bien l’expliquer à nos lecteurs? Combien de relecteurs travaillent actuellement sur HP 7 3/4?
Déjà, il y a eu un roulement, car certains ont disparu au cours du temps (la magie internet !). Mon tout premier relecteur – et il n’a pas disparu, il est toujours là – est mon mari. Il est bon en orthographe, donc c’est très utile. Il n’a pas lu Harry Potter, mais personne n’est parfait.
Ensuite, celle avec qui je discute le plus de ce que j’écris, c’est Fenice (qui publie surtout sur fanfiction.net). Nous sommes en relation depuis plus de 10 ans, depuis qu’elle m’a mis un commentaire sur mon premier chapitre publié, que je suis allée lire ce qu’elle écrivait et laissé tellement de commentaires qu’elle m’a demandé de la relire. En échange, elle est devenue ma relectrice. Nous discutons régulièrement par messagerie, en se donnant des idées pour nos histoires respectives.
Au début des Survivants, Lilou black m’a relu – c’était de sa faute si j’écrivais ça, après tout- mais elle n’appréciait pas trop cette histoire: j’écris trop rose bonbon pour elle, qui est excellente dans les romans noirs, donc elle a fini par arrêter. Je crois qu’à ce moment, j’ai eu une lectrice de La Pensine qui a rejoint d’équipe – Andromeda. Puis Steamboat Willie nous a momentanément rejoint avant d’abandonner par manque de temps. J’ai aussi embauché un lecteur de Poudlard.org, qui m’a énormément aidé pour m’améliorer dans les enquêtes : Xenon.
Maintenant, je n’ai plus que Monsieur Alixe et Fenice – mais je n’écris plus trop, donc… Une autre personne m’a aussi relue pour mon histoire de Cat’s Eyes, que je connais car j’aime ses histoires, et comme Fenice était en vacances, elle m’a rendu ce service.
Je précise que j’aurais du mal à publier sans la relecture de Fenice qui m’a relue aussi sur Cat’s Eyes quand elle est rentrée. J’ai l’habitude de travailler avec elle, c’est rassurant pour moi d’avoir son imprimatur.
NB: Pour aller plus loin sur les méthodes d’écriture d’Alixe, je vous invite à consulter les pages de son LiveJournal:
– concernant la chronologie de ses fanfictions: ici et ici
– concernant ses méthodes d’écriture: ici et ici
– concernant la relecture de ses fanfictions: ici et ici
De ce que j’ai lu sur ton LJ, le rôle de tes relecteurs ne se limite pas seulement à la relecture. Beaucoup d’idées ont l’air de naître de tes discussions avec eux…
Oui, c’est vrai. J’ai toujours beaucoup aimé discuter avec les personnes que je lis, et celles qui me commentent. Donc forcément, des idées fusent lors des discussions, et je les intègre si le développement me vient. Des critiques aussi m’ont été très constructives, m’ont permis de me rendre compte que je n’allais pas forcément dans la bonne direction. Je trouve vraiment dommage quand certains auteurs n’acceptent pas la critique donnée sans méchanceté. Ils se ferment, pour moi, à ce qui rend la publication sur internet aussi intéressante. L’auteur qui écrit dans son coin, j’y crois pas. On s’inspire de ce qu’on voit, ce qu’on lit, ce qu’on entend. Plus on s’ouvre, plus l’inspiration s’enrichit.
Est-ce que tu écrirais autre chose que de la fanfiction? Parce que les tiennes sont parfois mieux construites que certains romans, donc je me demandais si l’original t’intéressait…
Non, je n’imagine rien qui ne soit pas de la fanfiction. Je pars toujours d’une oeuvre pour imaginer. Cela m’intéresserait, mais je n’ai pas les idées qui suivent…
Une autre chose qui m’a étonnée dans HP 7 3/4, ce sont les enquêtes. Comment te viennent-elles en tête?
Déjà, j’avais pas le choix, ils sont policiers (Aurors), je ne peux pas les éviter. Je pense en plus que j’ai été très inspirée par Fenice. Mon sorcier bien-aimé a été largement inspiré par Rupture d’un processus linéaire où Harry était Auror stagaire (et aussi de Antigone Birds, Serpentard pour écrire du point de vue d’un Serpentard). Dans Rupture, il y a des enquêtes et un procès. Je suis donc partie dans cette direction.
C’est assez paradoxal qu’étant aussi peu douée pour les enquêtes, j’en écrive autant, mais c’était aussi le seul moyen de mettre de l’action, et aussi de faire sortir Harry de sa famille. Or, ce qui m’intéresse le plus dans Harry Potter, c’est le côté social, politique.
Finalement, j’ai pris l’habitude, et j’en ai mis régulièrement. J’ai eu aussi moins d’inspiration pour la famille : soit il ne se passe rien d’intéressant, soit c’est guimauve, soit il arrive des malheurs et ça, j’ai pas envie. Donc, il reste les épisodes politiques et les enquêtes. Je ne suis pas la seule à m’être fait avoir. L’autre jour, Fénice m’a dit ne pas aimer écrire les procès, et il y en a – très bien écrits – dans chacune de ses histoires.
Un autre point que je voulais aborder avec toi est justement l’aspect politique de HP 7 3/4. On voit le monde sorcier procéder à un certain nombre de réformes, ainsi que son organisation par le biais des guildes, etc… Comment te vient l’idée de ces réformes? Fais-tu également des petits calendriers pour te souvenir qu’en telle année, il y a eu telle réforme sur le statut des elfes de maison par exemple et que donc Harry ne peut pas réagir de telle ou telle manière quand il voit un elfe?
Je suis juriste de formation. La loi, c’est un sujet qui m’intéresse. J’ai fait une spécialisation en Sociologie du droit, qui s’intéresse à la manière dont les lois apparaissent, sont votées, sont appliquées. Il y a un article très intéressant sur le blog de Me Eolas, analysant l’audition au ministère de Harry dans le tome 5, montrant comment ce qui nous parait la base d’un procès équitable est violé. L’idée de réformer le monde sorcier, qui va bien avec les aspirations d’Hermione, devient une évidence.
J’aime aussi l’idée d’apprendre des choses à mes lecteurs. La plupart des gens n’ont aucune culture juridique, c’est dommage, cela permet de mieux comprendre les contraintes de la vie en société. Et pour moi, c’est passionnant.
Je n’ai pas de calendrier pour cela, ce sont des grands mouvements, je les ai en tête. D’autant que Harry n’évolue pas tellement sur le sujet, Hermione l’a bien formé dès Poudlard. Par contre, quand les réformes sont passées, ça me donne des scènes avec d’autres personnes confrontées aux nouvelles lois, comme celle du maitre du soupirant de la demoiselle elfe que Harry emploie. Sur les réformes elles-mêmes, je n’ai que deux axes : les créatures magiques, et le droit de la défense. L’économie a fini par s’imposer, car les relations avec les moldus apportent d’autres idées et d’autres produits. J’ai décidé de garder les sorciers très réfractaires à l’idée de l’économie dérégulée, suite à une remarque d’une lectrice qui trouvait dommage que je calque trop la société sorcière sur la nôtre. Comme en plus j’ai pas mal réfléchi à notre système économique entre temps, c’est bien tombé.
Je n’avais pas l’idée de faire une réforme juridique aussi profonde, au début, c’est le personnage de Bielinski qui m’y a fait penser. Et le procès avec les innovations de Harry en matière de preuves est arrivé parce qu’il fallait bien que je justifie qu’il devienne Commandant des Aurors.
Bref, dans l’ordre : montrer Harry force de proposition pour illustrer son parcours professionnel – et je me rappelle avoir demandé à mes relecteurs des idées pour justifier la carrière rapide de Harry -, donc procès atypique avec un contradicteur, puis utilisation de ce nouveau personnage pour faire une réforme, cela m’évitait que Harry ne se mêle de tout…
Je vois que j’ai du mal à me rappeler la manière dont les grandes idées sont venues.

La défense est un point qui m’a beaucoup parlé lors de la lecture d’HP et d’HP 7 3/4, notamment le fait qu’un prisonnier ait finalement peu de moyens de se défendre. Est-ce que tu avais dans l’idée de parler de ce point particulier quand tu as commencé HP 7 3/4 ou cela s’est-il greffé à la suite?
C’est l’article de Me Eolas qui m’y a fait pensé. Ensuite, je pense l’avoir utilisé quand l’occasion s’est présentée. J’avoue que je ne me rappelle pas vraiment ce que j’avais en tête en 2007 quand j’ai commencé. Je pense que j’avais surtout des idées sur la famille, mais quand je me suis retrouvée à écrire, pour meubler, j’ai ajouté plein de trucs et comme en plus, j’écris dans le désordre, pas évident de retrouver le fil de mes pensées…
Est-ce que tu peux nous donner quelques informations sur la suite de HP 7 3/4?
Il y aura une enquête à Poudlard, pour un meurtre impliquant une créature magique dans la Forêt interdite. Je vais également parler de comment Hannah Abott va travailler au Chaudron Baveur. Il va y avoir une enquête avec de la magie ancienne (idée d’un lecteur). Une scène de famille avec les Dursley… Et le début de l’idylle entre Teddy et Victoire.
Tout cela montre qu’on se rapproche de la fin. J’ai envie de dire que c’est dommage mais en même temps toutes les bonnes choses ont une fin…
J’aimerais vraiment terminer, donc heureusement qu’on n’est pas trop loin de l’épilogue ! Encore une bonne vingtaine de chapitres, sans doute.
Est-ce qu’il t’est arrivé d’avoir affaire à des retours négatifs? Ou est-ce que tu t’es parfois sentie obligée de mettre à jour la fic?
Très peu de retours négatifs, j’ai de la chance : en 10 ans, seulement 2 reviews agressives, des personnes qui n’ont pas du tout aimé, et qui me l’ont reproché. Je pense que le fait que certains me présentent comme un modèle a aggravé la déception. Je dois avouer que les critiques faites étaient justes (pas tellement d’action, pas d’intrigue etc…), seul le ton était non justifié.
Sinon, j’ai des critiques dites gentiment, qui sont souvent justes également, dont je suis souvent consciente, mais pas assez bonne auteure pour corriger. Mais je trouve bien d’avoir des lecteurs qui se sentent assez à l’aise pour dire ce qu’ils pensent.
Courriers ou pas, je trouve normal de terminer ce que j’ai commencé. Quand je reçois un message demandant la suite, je suis partagée entre le plaisir de savoir que la suite est toujours attendue, et la honte de ne pas avancer. Quoiqu’il en soit, je trouve ces demandes normales, j’en ai très peu qui sont carrément impolies. Cela dit, je comprends qu’on puisse m’en vouloir.
Je ne peux pas me sentir obligée de mettre à jour. J’écris quand je peux. Je mets à jour quand j’ai de quoi. Pendant 18 mois j’ai posté une fois par semaine, je pense avoir montré combien je respectais mes lecteurs, parce que c’est à eux que je pensais en m’arrangeant toujours pour poster le même jour à la même heure – même 3 jours après mon accouchement, par l’intermédiaire de Fenice qui l’a fait pour moi. Ensuite, je n’ai plus pu, alors je n’ai plus fait. La fanfiction est une passion, un plaisir, une occupation amateur, faut pas se prendre trop au sérieux non plus !
Comment tu arrives à adapter ton écriture à ta vie IRL? Je demande ça parce qu’il est très compliqué pour moi de trouver un moment pour écrire…
La première histoire, je travaillais, donc j’ai tout écris avant de poster. J’ai pris le temps que j’ai voulu. A partir de la seconde, j’étais en congé maladie, enceinte, bloquée sur mon canapé, j’avais donc du temps. Ensuite, après la naissance, je suis restée 8 mois sans travailler (congé parental) et je me suis arrangée pour écrire quand je pouvais. Cela m’a permis de terminer Après la bataille et de poster Mon Sorcier sans interruption.
Ensuite, j’ai repris le boulot, et ça a été plus difficile. Donc, j’écrivais surtout le week-end, la pause déjeuner, ou le soir, mais les deux histoires que j’ai posté ont été écrites complètement avant postage, car j’aurais pas pu tenir le rythme.
Ensuite, avec HP 3/4, les enfants avaient un peu grandi, donc c’était un peu plus facile. J’ai la chance d’avoir un mari qui prend sa part de travail à la maison, des parents qui gardent régulièrement les enfants. Par contre, tout mon temps libre y passait. C’est parce que je me suis remise à lire, que j’ai créé un nouveau site internet que je n’ai plus le temps d’écrire.
Je précise que c’est au moment où j’ai écrit HP3/4 que j’ai fait des graphiques avec mon nombre de mots, pour m’encourager à écrire 5 000 mots par semaine. Cela montre qu’il me fallait beaucoup de motivation pour garder ce rythme – mais j’aimais ça, cela n’était pas une corvée. Par contre, mes autres occupations sont passées à la trappe.
Ma pause actuelle est que j’ai rééquilibré mes occupations.
Je précise que parfois, ma famille se plaignait du temps que je passais à écrire…
C’est le problème de toute occupation non habituelle. On trouve la télé plus acceptable, car c’est davantage partagé. Mais toute passion peut prendre un peu trop de place dans une vie. Faut quand même faire attention.
Dernière question: quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la fanfiction?
Se faire plaisir avant tout : écrire ce qu’on voudrait lire.
Respecter le lecteur : se faire relire, si possible terminer son histoire (si on peut).
Et oser. Après tout, c’est une activité amateure, pas besoin de se prendre trop au sérieux.

Nous remercions Alixe pour ce moment et lui souhaitons plein de bonnes choses dans sa vie d’auteure. N’hésitez pas à commenter, cela lui fera plaisir.


2 commentaires
flodalys
Merci à toutes les deux pour cette interview passionnante.
GinnyW
Contente que ça t’ai plu^^