
Harry Potter et l’enfant maudit
Attention ! Ce texte contient de très nombreux spoilers concernant la pièce de théâtre
Harry Potter et l’enfant maudit.
Neuf ans. C’est le temps d’attente des fans du plus célèbre des sorciers à lunettes avant la sortie du nouvel opus de la série. Texte intégral de la pièce de théâtre éponyme, la version papier d’Harry Potter et l’enfant maudit est une aubaine pour ceux qui ne vont pas s’offrir un voyage à Londres.
L’ouvrage entre les mains, on ne peut s’empêcher de frémir d’impatience à l’idée de lire les premières lignes de la pièce et de retrouver nos sorciers préférés dans une nouvelle aventure. On fera une ode à la qualité du papier avant d’en tourner quelques pages. Le début est assez enchanteur et reprend là où l’épilogue du septième et dernier livre nous avait laissés. Et on se rend compte très vite que l’histoire se concentrera sur la jeune génération et en particulier Albus et Scorpius qui deviennent rapidement les meilleurs amis du monde à l’instar de Ron et Harry lors de leur premier voyage dans le train menant à Poudlard. Et tout de suite, une question existentielle surgit : mais qui sera l’enfant maudit ?
On apprend qu’une rumeur circule autour de Scorpius Malefoy : et si, grâce à l’utilisation du Retourneur de temps, il était le fils du redouté Lord Voldemort ?
Les joies de l’adolescence
Et là, changement de ton ! Trois années passent à l’allure d’une tornade et Albus devient un beau garçon de quatorze ans qui s’ignore, quoique son air ténébreux semble dire le contraire.

Illustration de ColourBE sur DA – fanfiction de Asianchoose
Entre temps, on fait la connaissance de Delphi, la nièce d’Amos Diggory. Alors, à partir de là, c’est évident que la meilleure chose à faire pour améliorer la relation lamentable qu’Albus entretient avec son paternel est de littéralement changer le cours du temps. Evidemment, pour cela, sauver Cédric Diggory semble être la meilleure idée.
Aussi, Albus demande à son meilleur ami de l’aider à sauter du train, de préférence directement dans l’hôpital où travaille Delphi, l’infirmière personnelle d’Amos Diggory. Une offre aussi alléchante ne pouvant être refusée, Scorpius le suit, ravi d’être l’une des seules personnes à avoir réussi à échapper à l’attaque de la vendeuse de bonbons/gardienne de la paix aux ordres du Poudlard Express.
Arrivés à la résidence pour sorciers âgés, où il fait mieux vivre d’être vieux que d’être jeune, ils retrouvent Delphi et s’en suit l’échafaudage d’un plan infaillible consistant à entrer dans le Ministère de la magie incognito en se faisant passer pour Harry, Ron et Hermione (qui est Ministre de la magie), à pénétrer discrètement dans le bureau de cette dernière et y dérober le Retourneur de temps sans anicroche. On se rappelle alors des cambriolages effectués par le trio dans le cinquième et dans le septième opus. Sans se demander comment une jeune fille travaillant dans un hospice a pu élaborer du Polynectar en si peu de temps (sans parler de la façon dont elle s’est procuré les éléments pour préparer ladite potion, tel qu’un morceau d’Hermione, par exemple), Albus et Scorpius finissent par un heureux hasard à se retrouver devant la bibliothèque renfermant forcément le Retourneur de temps et à y déjouer une épreuve digne de celles permettant d’accéder à la pierre philosophale dans le premier opus.
Pendant ce temps, on recherche activement les fugitifs, même le rêve d’Harry qui finit par les apercevoir vêtu de robes de Durmstang dans la Forêt Interdite. Remerciant son rêve de tout cœur, Harry et les autres partent à la poursuite des deux Serpentard.
Quand le temps va, tout s’en va
Malheureusement, Albus et Scorpius ont déjà remonté le temps (on se souvient soudain du troisième opus). Désormais, ils peuvent changer l’histoire, mais pas n’importe comment ! Lancer un Expelliarmus à Cédric pour l’empêcher de réussir la première tâche de la coupe des trois sorciers devrait lui éviter un face à face avec Lord Voldemort plus tard (Et hop ! Le quatrième opus !). Pourtant, le temps décide de n’en faire qu’à sa tête et de les envoyer dans un univers parallèle.

Doctor who
Mais le temps a été très sympa tout de même et il a juste décidé que Ron et Hermione (qui devient professeur !) ne termineraient pas ensemble… deux fois de suite. Oui parce que, comme le coup de Scorpius et Albus n’a pas fonctionné et que Rose n’existe pas dans cet univers, ils décident de réitérer l’expérience du voyage dans le temps… et empêcher Cédric de réussir la deuxième tâche ! Pour cela, ils doivent se rendre dans le lac noir, aidés par Mimi Geignarde, ce qui nous rappelle fortement les événements du deuxième opus. ;D
Comme il ne faut pas abuser de la patience du temps, celui-ci a décidé de donner une bonne leçon à Scorpius et de le laisser jouer un peu dans un monde où le survivant est mort (empêchant ainsi la conception d’Albus) et où Lord Voldemort est toujours au pouvoir. Le temps est lucide et a compris que donner une leçon à Albus Potter reviendrait à exiger d’un Cracmol qu’il lance un Patronus en présence de Détraqueurs.
Et comme le temps fait bien les choses, il a laissé Dolores Ombrage régir Poudlard dans cet univers parallèle. Rien que pour ça, Scorpius a retenu la leçon. Moi, j’aurais été à sa place, la seule et unique chose qui m’aurait fait rester dans ce monde, c’est la présence bien vivante de Severus Rogue. (D’ailleurs, il y a quelque chose d’intriguant entre l’amazone Hermione et Severus Rogue, ça ne me plaît pas du tout.) Cependant, bonne nouvelle : Cédric est vivant dans cet univers ! Sauf que le chevalier bayard est devenu le Mangemort qui a tué Neville Londubat. Que lui était-il arrivé pour qu’il devienne ainsi ?
Retournement de situation
On assiste au retour à la normale après que Scorpius soit retourné une énième fois dans le temps avec l’aide de Ron, Hermione et Severus pour faire échouer l’Expelliarmus lancé par Albus à l’encontre de Cédric lors de la première tâche de la Coupe des Trois Sorciers. On ne parlera pas du retour scabreux de Scorpius dans les eaux du lac noir, plagiat scandaleux de la chute de Carrie Ingalls dans le générique de La petite maison dans la prairie. Bref, au lieu d’en finir une bonne fois pour toutes, Scorpius choisit de ne pas perdre intentionnellement le [détourneur de temps cinq minutes chrono] et de le détruire sous les yeux bienveillants de Delphi qu’Albus a eu la bonne idée d’inviter (peut-être une question d’hormones…). Quelle surprise de voir Delphi profiter de la situation pour dérober l’objet sous leur nez ! Qui aurait cru que Delphi était l’Augurey (odieux personnage sévissant dans l’univers où Voldemort règne en maître absolu) ?

Hunger game
On se retrouve avec une fille qui veut faire revenir Lord Voldemort d’entre les morts en retournant dans le temps (qui en a ras-le-bol qu’on s’amuse avec lui et a envie de poser sa démission). Et comme Delphi sait que pour être héroïque aux yeux de son père (oups !), il lui faudra disposer de quelques opposants capables de l’empêcher de nuire, elle emporte les Serpentard dans ses bagages en direction de la… troisième tâche du Tournoi des Trois Sorciers. Heureusement que Cédric, redevenu le chevalier bayard que l’on a toujours connu, intervient et les libère de leur geôlière. Ou pas, car elle décide de les emmener avec elle dans une autre époque (à cette étape, le Retourneur de temps est au bout du rouleau et décide de se suicider spontanément), celle de la mort des grands-parents d’Albus, portraits crachés de son frère James et de sa sœur Lily dont ils portent les noms (et vice-versa).

Directeur de la coopération magique internationale.
blog.laroutedeslangues.com
Ainsi, alors que la communauté magique reçoit une nouvelle preuve de la bonne éducation des progénitures du survivant et de l’ex-mangemort qui semblent prendre un malin plaisir à échapper à la surveillance de leurs parents respectifs, Hermione se voit dans l’obligation de donner la seconde assemblée générale extraordinaire de la saison. Etant très inspirée, elle débuta son discours par « Merci. Je suis très heureuse que […] » pour la terminer avec « Voldemort avait eu un enfant ».
S’ensuit une touchante discussion entre Drago et Harry, dont une mémorable œillade amicale digne des plus belles fanfictions Drarry (au vu du nombre de câlins, on pourra d’ailleurs faire le parallèle avec le Albus/Scorpius qui se profile), où on apprend l’existence d’un autre Retourneur de temps (le temps me chuchote qu’il en a marre et qu’il aimerait prendre des vacances).
Coincé à Godric’s Hollow la veille d’Halloween, Albus a l’idée de faire passer un message à son père à travers le temps via une couverture qui avait appartenu à Harry lorsqu’il portait encore des couches. Heureusement qu’il savait que son père irait câliner ce morceau de tissu le soir d’Halloween, que Scorpius savait que Bathilda Tourdesac ne fermait pas sa porte à clefs (aucune suspicion ne sera tolérée) et que les Serpentard ont deviné que Drago gardait toujours dans sa poche un autre Retourneur de temps, au cas où. Par contre, il faut m’expliquer comment ils ont fait pour voler la couverture des mains de la famille Potter… Si ça avait été ma couverture, je m’y serais cramponnée jusqu’à la mort.

Seigneur des anneaux
Après des retrouvailles parents/enfants émouvantes, le groupe décide d’empêcher Delphi de convaincre Voldemort de ne pas tuer Harry (en gros, sauver la vie de Delphi). Pour cela, l’un d’eux (Harry) devra se métamorphoser en Voldemort sans Polynectar pour faire tomber la fille du Seigneur des Ténèbres dans un guet-apens. La rencontre entre Delphi et Harry/Voldemort se concrétise et on apprend que Delphi est née de l’amour indéfectible entre Voldemort et Bellatrix Lestrange. On ne sait pas où et quand elle a été conçue, mais on sait que Bellatrix a perdu les eaux dans le manoir des Malefoy juste avant la bataille de Poudlard. Fait très intéressant, car il permet de conclure que cette dernière était déjà sur le point d’accoucher lorsqu’elle tortura Hermione dans le manoir des Malefoy dans le septième opus. Force est de se demander la manière dont Bellatrix a annoncé la nouvelle à l’heureux papa.
Grâce à la force morale légendaire d’Harry Potter et la force magique de ces compagnons, Delphi fut mise hors d’état de nuire. On assiste ensuite avec impuissance à la mort de James et Lily Potter (les grands-parents d’Albus) et aux larmes d’Hagrid.
Conclusion
De retour à leur époque, Albus finit par faire la paix avec son père, clôturant ainsi son besoin viscéral de voyager dans le temps pour satisfaire son besoin de reconnaissance, au grand soulagement du temps lui-même.
Conclusion : Ne jouez pas avec le temps parce qu’à trop trifouiller dans le passé, il finit par flinguer votre futur ! Alors concentrez-vous sur votre présent !
PS : N’empêche, on ne sait toujours pas qui est l’enfant maudit !


6 commentaires
Elo Hugon
Avant lecture , j’aurais dit qu’Albus était l’enfant maudit! Aprés, il est clair que c’est Delphi…
POur le livre, je ne vais pas faire un long discours, juste dire que je suis dégoutée d’avoir dépensé 20€ pour ça, alors que j’aurais pu me prendre 2 ou 3 livres de poche bien plus intéressant -_-
Sakura284
Merci d’avoir pris le temps de commenter 😉 Je ne sais toujours pas réellement si c’est Albus, Delphi voir même Scorpius l’enfant maudit (franchement le pauvre, tout le monde a pensé qu’il était le fils de Voldemort! XD)…
Pour ma part, c’est mon frère que je plains: c’est lui qui me l’a offert pour mon anniversaire! (après l’avoir lu, et même en lui assurant que son cadeau m’avait fait plaisir, il était dégoûté de me l’avoir offert!)
Aleyne
ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à avoir pensé ça… Je l’ai lu en anglais donc ça ne m’a pas totalement servie à rien, mais franchement je regrette presque de l’avoir lu.
Et voldemort avoir un enfant ? WTF.
Sakura284
J’ai écris cette chronique à chaud parce que savoir que JK Rowling ait considéré canon cette histoire incohérente ça me semblait incroyable! Impensable! J’aurais peut-être apprécié cette pièce si je ne connaissais pas si bien l’univers d’Harry Potter ou si j’avais considéré dès le départ cette histoire comme une fanfiction mais ce n’est malheureusement pas le cas.
Dommage car si Bellatrix et Voldemort avait eu une relation dans une fanfiction, je l’aurais probablement infiniment plus apprécié que dans cette pièce car j’y aurais eu moins d’attente! Merci beaucoup d’avoir commenté!
Artemissia
Très chouette chronique.
Je pense qu’il faut le prendre pour ce qu’il est : un livre détente. J’ai été heureuse de retrouver les personnages et l’univers. Après pour le reste, oui, il y a une bonne partie qui est du fan-service avec une surabondance d’auto-référence assez dérangeante. Et puis, l’idée d’un enfant entre le serpent et la cinglée est juste complètement impensable quand on connait l’univers de base. Mais à part ça, j’ai quand même passé un super bon moment. Pour ma part, la Magie continue à fonctionner malgré tout.
Sakura284
Merci! Je suis contente que ma chronique t’es plu. Je l’ai écrite à chaud juste après avoir lu le livre et je n’ai pas été tendre! Je ne regrette rien de ce que j’ai écris pourtant et, même si aujourd’hui j’avoue avoir apprécié m’être plongé dans l’univers d’Harry Potter une nouvelle fois après tant d’année m’avait fait un bien fou (un véritable bol d’oxygène quand on fait abstraction des incohérences), si je devais réécrire cette chronique je le ferais de la même manière aujourd’hui car cela ne changerait rien de ma première impression après lecture:
celle d’avoir été dupé par l’acceptation dans le canon de cette histoire!