
Couverture : du concept à l’illustration
La couverture d’un livre est souvent le premier contact entre le lecteur et un nouvel ouvrage, alors il est important de faire bonne impression ! Pour Poussières de temps, plutôt que demander à des illustrateurs potentiels de nous envoyer leurs idées, nous avons choisi de d’abord réfléchir à un concept, et ensuite de partir à la recherche d’un ou une illustratrice qui serait à même de lui donner toute sa force.
Se creuser les méninges
La première étape a donc été un brainstorming de toute l’équipe : Lyane imaginait un personnage se débattant dans des engrenages d’horloge, AgatheK nous proposait un sablier fendu pour une couverture photo, Vero et Morgwen partaient sur un univers à la Dali avec des montres fondues.
Deuxième étape pour dérouiller tout ça, on a été chercher des images qui nous évoquaient le temps sur des sites de photos stock (à ce stade, on évoquait même pourquoi pas un photo-montage pour cette couv’ !), on a noté celles qui nous marquaient le plus et ça a été le point de départ de la discussion. Shutterstock faisait la part belle aux horloges, montres et autres réveils, avec des plans serrés qui ne permettaient guère d’imaginer autre chose que l’objet sur cette couverture. C’est finalement cette image, sous licence CreativeCommons, qui nous a débloquées.
On y retrouvait le personnage de Lyane, le sablier d’Agathe, et on était en présence d’une scène complète et pas juste d’un objet. À partir de là, j’ai laissé mariner tout ça quelques jours dans mon petit cerveau, et je suis revenue avec un concept que j’ai proposé à l’équipe.
Un sablier géant, brisé, dont le sable écoulé formait un chemin sur lequel s’enfuirait un personnage et dans le fond, une ville qui « remonterait le temps », partant d’un univers steampunk pour aller vers une esthétique futuriste, avec pour faire le lien entre les deux, un paysage urbain contemporain.
Premier croquis
Pour expliciter mon idée, j’ai réalisé un croquis grossier. Ce qui était important pour nous c’était de garder la même identité visuelle que pour les couvertures de nos trois anthologies précédentes, et ce concept le permettait car la ville et le sable échappé s’étiraient facilement pour passer en quatrième de couverture.
Il faut bien réaliser qu’à ce moment du processus, on avait commencé la lecture des textes reçus pour l’AT, mais la sélection était loin d’être arrêtée et nous ne savions donc pas ce que l’anthologie contiendrait, que ce soit au niveau des sujets traités, des genres ou de la tonalité. Notre illustration était donc une interprétation de plus sur le thème du temps, et n’avait pas vocation à refléter exactement une ou plusieurs des nouvelles retenues.
Au final, les grains échappés du sablier offrent une métaphore du temps qui passe, qu’on cherche à retenir malgré tout, des souvenirs qui nous échappent, motifs qui reviennent dans plusieurs des nouvelles de Poussières de temps : « Cinq minutes », « Les coureurs de temps », « Le temps d’un battement de cils », « Horloge fatale », « Le muet », « Les errances impatientes ».
Quant à la ville déclinée en trois époques, si elle évoque sûrement les voyages temporels, grand succès de la SF, ceux-ci ne sont pas au sommaire de notre anthologie, même si certaines nouvelles jouent volontiers avec l’idée de temporalités superposées : « Paris-fossile », « Chronophage », « L’île de toujours », « La radio ».
L’illustratrice de nos rêves
Cette idée a plu à l’équipe et donc on a pu passer à l’étape suivante : trouver un.e illustrateur.ice. On a chacune proposé des noms en se baladant sur DeviantArt ou parmi nos réseaux déjà établis. Finalement le nom de Tiphs revenait souvent, ses travaux faisaient l’unanimité dans l’équipe, et c’est la première illustratrice que nous avons contactée. Et elle a dit oui !
Arrivées là, nous avions décidé de supprimer le personnage qui s’enfuyait sur le chemin de sable, craignant que l’image ne soit trop chargée et difficile à lire, surtout que cet élément rendait le placement compliqué. Il ne fallait pas oublier que nous aurions besoin de placer un résumé et une liste des auteurs sur la quatrième de couverture !
Pour ne pas embrouiller Tiphs avec mon croquis moche, et faire en sorte qu’elle ait toute latitude artistique au niveau de l’aspect du dessin (couleurs, atmosphère…), j’ai réalisé un schéma beaucoup plus sobre pour lui expliquer ce qu’on voulait.
J’ai donc été très amusée (et ravie) de constater qu’on retrouvait sur l’illustration finale un dirigeable placé exactement comme dans mon croquis de départ, croquis que Tiphs n’avait pourtant jamais vu ! Elle a dû lire dans mes pensées…
Tiphs nous a fait valider l’illustration à chaque étape : d’abord un premier croquis noir et blanc (qui ne vaut pas les miens, on est d’accord ! XD)
Après une rapide validation des couleurs, l’illustration définitive arrive enfin et on la trouve tellement magnifique qu’on a bien du mal à la garder pour nous et ne pas la partager partout sur Internet. Un peu de patience : notre future couverture doit rester inédite encore un peu !
La dernière étape revient à notre graphiste, Edorielle qui, sur un modèle établi par Morgwen pour les ouvrages précédents, s’est chargée de mettre en place les différents éléments (pitch, noms des auteurs, etc.) sur l’illustration. Voilà, vous connaissez maintenant toutes les étapes qui permettent de passer d’une vague idée à une couverture achevée.

2 commentaires
Popobo
Merci pour ce partage. C’est très intéressant !
Selket
Merci pour cet article qui est très intéressant. C’est super sympa de voir comment la couverture a été crée surtout qu’elle est magnifique.