Le concours PWP : textes érotiques sur HPF
Il aura dix ans l’an prochain.
Au début, le concours de PWP(1) d’HPF n’était pas officiel. C’était une réaction à la qualité des textes qui étaient postés sur le site hpfanfiction.org, lorsque le passage par la modération n’était pas encore systématique et la qualité n’était pas du tout filtrée.
Pourtant, la torture psychologique est interdite !
On était à une période où les autres sites de fanfictions refusaient de plus en plus les textes pour adultes. L’équipe du site avait décidé de ne pas les interdire. Le règlement était alors plus simple et il n’y avait pas vraiment de minimum de mots. En conséquence, beaucoup d’auteurs étaient venus publier leurs écrits érotiques, parfois très courts, chez nous. Malheureusement, un nombre croissant étaient simplement affligeants.
Entre le vocabulaire qui oscillait entre un dictionnaire médical clinique et la vulgarité la plus crue, les situations de violence présentées comme étant normales et les impossibilités anatomiques flagrantes, on perdait tout l’intérêt que présente un PWP. Des fois, ça en devenait humoristique. J’ai toujours en tête l’utérus caressé langoureusement, faisant couiner la demoiselle de plaisir.
C’était surtout désespérant quand la majorité des textes classés interdit au moins de 18 ans étaient de ce niveau-là. Surtout pour des histoires entières qui ne faisaient même pas 300 mots. À cette époque, j’avais très envie de me planter une petite cuillère dans les yeux lorsque je modérais. Mais j’en avais besoin pour touiller mon thé, alors j’évitais de le faire.
Création de la Réserve Naturelle pour PWP
Je ne sais plus exactement comment c’est venu. Je crois que dans la section de modération, on en a discuté un moment. On se demandait s’il était possible d’écrire un lemon(2) court mais de qualité. Je veux dire, la plupart des scènes osées dans les romans à l’eau de rose étaient mieux faites. Alors, ça ne pouvait pas être si difficile ?
Donc j’ai lancé un concours. C’était en mai 2006. Il fallait écrire maximum 500 mots et avec quelques mots improbables à inclure (parce que j’aime torturer les auteurs). J’ai été très agréablement surprise par la participation massive. Visiblement, la communauté aussi en avait assez des PWP au rabais. Et en créant cette réserve de textes, on avait un peu espoir de faire évoluer les choses par l’exemple. Les auteurs ont souvent tendance à reproduire ce qu’ils ont lu à leur propre sauce. En écriture comme en cuisine, c’est la même chose. C’est meilleur si on part de bons ingrédients.
Le concours est revenu en 2008, suite à son succès de 2006. Les conditions changent un peu, on peut aller jusqu’à 1000 mots, il n’y a pas de mots obligatoires à intégrer mais il est bien précisé qu’il faut respecter le règlement du site. La réserve de textes s’agrandit pour le bonheur des lecteurs. Le concours devient officiel, géré par l’équipe du site. On ne sait pas encore qu’il deviendra incontournable. On ne sait pas encore qu’il sera annuel. On aurait dû se méfier.
Le concours qui aime varier les plaisirs
En 2009, le concours PWP revient, toujours fortement demandé, et se fait militant. Il faut inclure l’usage d’un préservatif (sortez couverts !) et chaque participation correspond à un don d’un euro de la part d’HPF pour le Sidaction. C’est important d’inclure le préservatif dans les lemons. Souvent, c’est considéré comme trop peu glamour et personne n’en parle. J’ai beaucoup aimé que dans cette édition, les auteurs l’aient si bien utilisé. Ça devrait être beaucoup plus fréquent. Les sorciers aussi sont concernés. Personne n’a dit comment s’attrapait la dragoncelle, après tout^^.
L’année suivante, on passe à des textes de 1500 mots, parce que les auteurs n’en ont jamais assez pour écrire tout ce qu’ils veulent. Et pour cette édition 2010, on propose des thèmes en plus des contraintes d’écriture. De quoi inspirer les auteurs. Maintenant, le concours s’ouvre et on peut écrire nos propres personnages originaux sur le Héron et plus uniquement des fanfictions.
Comme l’édition 2010 s’est terminée à la fin de l’année, on a un peu sauté un tour. C’était presque par accident. Après tout, le concours venait de se terminer. Comment ça, ce n’est pas une excuse pour l’année entière ? Je ne savais pas que les auteurs étaient devenus accros, moi !
Donc, après avoir attendu tout 2011, quand le concours revient pour 2012, il bat tous nos records de participations. C’est aussi l’année avec le plus de difficultés. Et bien oui, il y avait trois thèmes complètement différents et une liste de mots et même une phrase à inclure dans chaque. J’ai dit que j’aimais bien torturer les auteurs, n’est-ce pas ? Mais ils ont tous joué le jeu et les textes étaient géniaux. Et ils ont vraiment inclus tous les mots et la phrase. Avec Vegeta, on a vérifié les textes. Tous. Et on a finit en mode « je ne veux plus lire un PWP de ma vie », même si ça n’a pas duré.
En 2013, les PWP sont devenus musicaux. De la songfic(3) érotique mais sans les paroles. Il fallait pouvoir retrouver l’ambiance de la chanson et la reconnaitre sans la citer. Pas évident mais intéressant. Et on a toujours plus de participations sur le Héron !
L’année 2014 fut réservée à un autre concours, sur les vacances et donc pas de PWP. Comme il est toujours aussi attendu, cette année, il revient encore (plus beau, plus fort, plus… hum, désolée).
Le concours qui veut vous faire grimper au rideau
Ce tout dernier concours, vous pouvez en retrouver les conditions sur le forum. A vous de trouver une expression à illustrer ! Et n’hésitez pas à participer. Vous ne me ferez pas croire que vous ne trouvez aucune situation qui illustre littéralement l’expression s’envoyer en l’air dans le monde de Harry Potter ? Et puis, peut-être que vos personnages originaux ont envie de remettre le couvert, surtout après l’avoir fait tomber de la table (on se demande comment) ?
L’objectif reste toujours d’écrire une scène de sexe réduite au plus simple, peu importe si les partenaires sont amoureux ou pas, si c’est leur première fois, si ils sont dans une relation établie ou si ils décident juste de passer un moment ensemble. Simplement, il faut essayer de faire ressentir au lecteur ce que ressentent les personnages. C’est à ça qu’un texte érotique sert, non ? À retrouver un peu par sa lecture les sensations et les émotions qu’une relation sexuelle procure, éveiller la sensualité, le désir et l’imagination. D’ailleurs, quand on lit un texte bien écrit, ça peut être pratique d’avoir son partenaire sous la main.
En espérant avoir beaucoup de participation cette année encore,
Longue vie au concours PWP !
(1) PWP est un acronyme anglais signifiant Porn Whitout Plot : littéralement porno sans scénario.
(2) Lemon est dans les fanfictions le terme utilisé pour désigner une relation sexuelle décrite.
(3) Songfic est le terme désignant les fanfictions écrites en s’appuyant sur une chanson. Les définitions varient un peu. Certains incluent les paroles dans le texte en écrivant leurs récits entre les strophes et d’autres s’inspirent juste de la chanson pour donner plume à ce qu’elle raconte.