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Cela faisait une demi-heure que les avions A*** tournaient au-dessus de Lannka. Roberto essayait de les ignorer au mieux, penchée sur son bureau de travail, tandis que le duc de Lorea, figé devant la fenêtre guettait d'un œil inquiet le ballet des engins volants.
Puis tout d'un coup, un vacarme indescriptible, tel qu'aucun habitant de la ville n'en avait jamais pu entendre secoua les alentours.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda le roi, la plume suspendue avec angoisse.
- Je crois.... répondit lentement Diego, je crois que c'est ce qu'on appelle une bombe.
Roberto porta son poing fermé à sa bouche en une muette prière pour étouffer la plainte déchirante qui montait en lui.
Depuis le début de cette guerre absurde et inégale, voilà ce qu'il redoutait par dessus tout.
Sanntia pénétra dans le bureau sans même prendre la peine de frapper.
- Ils bombardent la ville ! Clama-t-elle paniquée.
Roberto acquiesça sinistrement.
- Ils ont visé la cathédrale ! Poursuivit la secrétaire la voix trop haut perchée. Je ne sais même pas si on doit être soulagés ou encore plus indignés !
- La cathédrale ? Répéta le roi d'une voix blanche...
- Il n'y a pas d'office à cette heure-là, tempéra Diego.
- Mais Carla y est probablement...
Roberto se rua en dehors de la pièce, talonné par Diego, dévalant les escaliers jusqu'à passer les grandes portes.
Dehors, ils réquisitionnèrent des chevaux aux gardes et ventre à terre passèrent les grilles du parc pour s'engouffrer à travers les rues désertées de la ville.
Sur la place de la cathédrale, néanmoins, un attroupement d'habitants un peu téméraires s'était formé devant les décombres qu'ils contemplaient estomaqués, tandis qu'on apercevait le prêtre et trois hommes qui fouillaient les décombres.
Roberto se jeta à bas de sa monture et interrogea aussitôt l'assistance avant d'entreprendre lui-aussi de gravir les monceaux de pierres abattues sur le sol.
Diego, sous le choc, fixait le désastre. Le porche et les premières travées de la nef avaient totalement disparu et le transept était en ruine. Un bout de la nef et le choeur, épargnés par les bombes semblaient braver courageusement ce spectacle de désolation.
Le duc finit par poser pied à terre, refusant de penser que Carla était peut-être là-dessous. Mais lorsqu'il s'approcha du Roi, il comprit que la présence de la Reine dans les lieux était confirmée.
Il connaissait Carla mieux que quiconque. Si elle était venue prier ici, ce n'était ni dans la nef, ni dans le choeur, trop ostentatoire qu'il fallait la chercher. Elle aimait davantage l'intimité et le recueillement des chapelles.
La plus abîmée était l'une des chapelles du transept. Les marches disparaissaient presque intégralement sous les gravas et la voûte s'était partiellement écroulée, tenant encore en un équilibre précaire et dangereux.
Mais Diego sentit son cœur faire un bon lorsqu'il aperçut reconnut une forme humaine.
Sous l'autel, incapable de sortir elle-même avec les pierres qui l'emprisonnaient dans son abri miraculeux, et encore trop faible du choc et de la frayeur qu'elle avait éprouvée, Carla agitait faiblement la main vers lui.
- Je vais bien, dit-elle d'une voix faible à son père d'adoption lorsque celui-ci l'interpella avec angoisse.
Enfin, aussi bien que c'est possible. Il faut croire que quelque part, Dieu a entendu mes prières !
Diego la dégagea avec l'aide des autres hommes qui avaient accourus et se laissa embrasser par son mentor et son mari qui la pressaient de questions angoissées sur son état de santé.
Elle tenta de les rassurer comme elle put, avant de dire les dents serrés.
- En tout cas, ça, je vous le promets, l'Europe va en entendre parler !